mardi 30 décembre 2008

Ma bonne e-toile (4)

Pour cette quatrième édition de "ma bonne e-toile", j'ai procrastiné, fait tout autre chose, suis allée deci-delà : cette semaine, vous aurez donc mon billet du lundi le mardi et il penchera plutôt du côté de la légèreté avec juste six liens pour réfléchir (un peu), être ému et sourire.

"François Bon est vide" sur le blog-journal Le tiers Livre
Vraiment le post qui m'a le plus émue ces derniers temps. Lorsqu'un écrivain utilise Facebook, qu'en fait-il ? de la littérature, évidemment ! A partir de deux ans de "statuts". Et l'on assiste peut-être à la naissance d'un nouveau genre littéraire, puisque l'initiative de François Bon a été reprise par d'autres écrivains expérimentateurs.

"Pourquoi la télé diabolise Facebook" sur Actualités de la recherche en histoire visuelle
Un article critique d'André Gunthert suite au documentaire caricatural diffusé par France2 suite auquel bien des voix se sont élevées, en particulier parmi les utilisateurs satisfaits de Facebook, dont je suis.

"Et toi, tu as combien d'amis sur Facebook ?" sur Télérama.fr
Pour faire bonne mesure, je mets aussi le lien vers cet article de Nicolas Delesalle, bien que je n'en approuve pas le contenu, à mon goût trop conforme à l'esprit du documentaire de France2.




"James Bond, en vrai" sur Presse-Citron
7 technologies utilisées dans les différents épisodes de James Bond depuis les années 60, qui sont, pour certaines, devenues réalité entretemps, et pour d’autres, à l’état de prototypes avancés. Je savais bien que c'était lui le meilleur...

"Penguinophilie" chez Locus Solus
Les dix meilleures couvertures de 2008 choisies par The Book Design Review, avec un hommage tout particulier à Ian Fleming



The art of brick
Le site de Nathan Sawaya, qui fait de l'art avec les briques Lego du Père Noël.



Ma bonne e-toile n° 5, c'est pour 2009 !

lundi 22 décembre 2008

Ma bonne e-toile (3)

Je suis d'humeur assez joueuse, aujourd'hui. Badine. Carrément flemmarde. Les posts très sérieux que j'ai mis en réserve pour cette veille, je vais les garder pour plus tard, cela me permettra de voir s'ils vieillissent bien. Et puis je viens de lire "Le meilleur du mieux sur le web" chez Novövision (parfait à 100 % et très très sérieux), ainsi que les fils solides de Aaaliens, alors autant faire autre chose... Voici donc une sélection sourieuse, paresseuse, rieuse, et pas soucieuse.

"Mot de passe : Libido" sur Télérama.fr
Une vidéo drôle et tendre pour décortiquer en deux minutes chrono ce mot si chargé.

"Heart it races" sur Youtube
Un clip de Architecture in Elsinki pour amuser les grands enfants. J'adore !

"Des draps de lit aphrosidiaques" sur Les 400 culs
Le Kama-sousdrap, "le premier drap housse aux vertus aphrodisiaques fondé sur les technologies de la micro-encapsulation d’huiles essentielles". Son seul défaut : il perd en efficacité au-delà de 20 lavages, mais c'est vraiment une belle idée de cadeau de Noël !

"Umbrella lights" sur Fubiz
Une autre idée pour un cadeau original : ce parapluie est de plus en plus lumineux lorsque la pluie s'intensifie. Utile, très drôle, un bel objet pour briller en ville lorsque le ciel est gris !



Flipmytext.com
Ce site extrêmement (f)utile, je l'ai découvert grâce à Pierre, un prof de philo avec qui je suis amie sur Facebook. Il permet, sans le moindre effort, d'écrire à l'envers, comme ceci :

ıɔǝɔ ǝɯɯoɔ 'sɹǝʌuǝ,ן à ǝɹıɹɔé,p 'ʇɹoɟɟǝ ǝɹpuıoɯ ǝן suɐs 'ʇǝɯɹǝd ןı ˙ʞooqǝɔɐɟ ɹns ǝıɯɐ sıns ǝɾ ınb ɔǝʌɐ oןıɥd ǝp ɟoɹd un 'ǝɹɹǝıd à ǝɔâɹƃ ʇɹǝʌnoɔép ıɐ,ן ǝɾ 'ǝןıʇn ʇuǝɯǝɯêɹʇxǝ ǝʇıs ǝɔ

C'est bien, ça, non ? Ben, moi, ça me fait rire !


Jumping in Art Museums
Là, je crois bien qu'on va un peu plus loin dans le n'importe quoi - je vous avais prévenus dès le début de ce billet. C'est le blog d'Allison, qui aime tellement l'art qu'elle ne peut pas s'empêcher de sauter de joie dans les musées. Si vous la croisez devant une oeuvre, vous la reconnaîtrez tout de suite - et grâce à qui ? grâce au Bibwebzine.



"Les lullitiens urbains, ces inventeurs d'autres chemins pour la musique" sur Le mague
Là, ce n'est pas du tout n'importe quoi, c'est même très intelligent, original, écologique, convivial, politique, citoyen, social. Jean-louis Méchali collecte des objets encombrants au fil de ses déambulation, puis les déconstruit et les recycle en instruments de musique inouïs qui prennent vie lors de concerts de rue. Il explique ici sa démarche à Nadia Agsous. Bien bien bien !


Rendez-vous pour Ma bonne e-toile n° 4 lundi prochain !

jeudi 18 décembre 2008

Veiller sans douleur


Autrefois, veiller, cela ressemblait peu ou prou à ceci :



A l'heure du web 2.0 (et le 3.0 arrive à grands pas), lorsqu'un bibliothécaire "veille", cela signifie qu'il consacre une partie de son temps de travail à sélectionner, dans l'invraisemblable froisonnement d'informations mises à disposition sur le net, celles qui présentent un véritable intérêt, non seulement pour pour lui, mais pour ses collègues (sur place ou à distance) et/ou pour les usagers.

Après plusieurs mois de découverte d'outils adaptés, et de tâtonnements, j'ai enfin réussi à organiser une veille de manière presque satisfaisante. Voici comment je m'y prends.

J'utilise Google Reader (130 abonnements à des blogs que je suis systématiquement) pour une veille quotidienne. Les posts que je sélectionne, je les mets sur ma "liste de partage" (un clic), ce qui les rend accessibles par d'autres veilleurs. Je peux aussi déposer ceux qui me semblent dignes d'être gardés, pour une utilisation future et/ou pour une lecture lente et attentive, sur ma "liste de suivi" (1 clic). Ceux qui sont sur ma liste de partage sont visibles immédiatement sur mon blog. Je peux aussi y ajouter des billets sélectionnés par les autres veilleurs amis.

Deuxième étape, pour "ma bonne e-toile" hebdomadaire : là, j'utilise Delicious, de plusieurs manières. Tout d'abord, chaque jour, j'y mets le top du top de mes sélections quotidiennes, que je tague et m'efforce de commenter dès que je le peux. Si d'autres personnes ont également choisi et tagué les mêmes posts, je jette un rapide coup d'oeil pour repérer leurs stratégies de veille, qui peuvent éventuellement m'être utiles : il y a là des sources d'informations précieuses. Sur Delicious, on peut également s'abonner aux veilles d'autres personnes, et même à des tags - donc à des thématiques - qui permettent vraiment d'optimiser et rentabiliser au maximum le temps que l'on y consacre. Pour mon billet du lundi, je n'ai plus qu'à reprendre, organiser et agrémenter un peu le fruit de mon travail de la semaine.

Autres sources d'informations qui peuvent être intéressantes : les amis et collègues (et oui !). J'utilise aussi Facebook, mais pour que Facebook devienne un outil de veille il vaut mieux avoir des "amis" qui tiennent la route... J'ai abandonné assez rapidement twitter, que je trouvais très chronophage et assez peu fertile car plein de "bruits" dus à des infos sans intérêt.

Voilà pour l'essentiel. Je ne suis pas trop trop geek, je vais au plus simple en ce qui concerne l'utilisation d'outils, de façon à pouvoir consacrer du temps à ce qui est un des coeurs de mon métier : le traitement intellectuel de ce que je trouve sur le web et qui peut être utile à d'autres.

Il me semble que ce type de veille éditorialisée par des bibliothécaires pourrait être un service à offrir à nos usagers, soit sur les sites des bibliothèques, soit sur les postes publics connectés à internet. Peut-être cela existe-t-il déjà ?

lundi 15 décembre 2008

Ma bonne e-toile (2)

Dix-sept liens sur ma bonne e-toile de cette semaine : de quoi lire, découvrir, réfléchir, se divertir pendant toute la semaine !

"L'anonymat, la personne et le personnage" sur Anthropiques.org, le blog de Jean-Michel Le Bot (socio-anthropologue).
Individu, identité, construction de la personne, cercles d'appartenance, web, trolls : une mise en perspective historique et littéraire.

"Internet et Google vont-ils finir par nous abrutir ?" sur Framablog.
Un billet très long (à lire jusqu'au bout sans tricher...) au sujet des effets d'internet sur la cognition. Défense et illustration des bienfaits de la lecture lente

"La blogoboule de lecture ou plus de 300 blogs de lecteurs" sur Mémoire de silence.
Le web 2.0 peut être un formidable amplificateur pour la lecture !

"Comment le web change le monde. L'alchimie des multitudes" sur Novövision.
Une belle analyse du livre de Francis Pisani et Dominique Piotet, dont les quatre premiers chapitres sont consultables en ligne.

"Pourquoi bloguer sur l'Afrique ?" un article de Théophile Kouamouo sur Rue89.
Seulement 5,5 % des Africains utilisent internet, mais la blogosphère africaine se structure. Des liens à découvrir et à suivre, donc.

"Selon Berkeley, jouer avec Internet, c'est bon pour les jeunes" un billet de Fabrice Epelboin sur ReadWriteWeb France.
La façon dont les jeunes utilisent internet au jour le jour transforme les modes d'apprentissage et représente une fantastique opportunité pour les enseignants qui savent s’en servir.

"Chronique des clip, crap, bang, vlop, zip" sur Chroniques du jour d'après.
Une critique comme je les aime d'un livre comme je les aime, Le Dictionnaire des onomatopées de Pierre Enkell et Pierre Rézeau.



"La réappropriation de la démocratie urbaine", un article d'Eugène McCann sur La vie des idées.fr.
A propos d'un livre récent de Mark Purcell, Recapturing Democracy : Neoliberalization and the Struggle for Alternative Urban Futures (New York, Routledge, 2008).

"L'art doit envoyer valser toute police du goût" sur Télérama.fr
Un entretien savoureux avec une philosophe du beau.

"Du prolétariat au poétariat", un billet de Jean-Claude Pinson sur 24 heures Philo.

Gradhiva, revue en ligne du Musée du Quai Branly, hébergée par Revues.org.

Tu mourras moins bête, l'excellent blog BD de marion Montaigne, pour découvrir des questions scientifiques tout en s'amusant.



Les archives photo de Life, hébergées par Google.
Je sens que ceux qui ne connaissent pas encore vont y passer des heures...

"Perrette et le tracteur : la mythologie de la terre en danger", sur Rue89.
Une visite guidée par Catherine Bernard de l'exposition à la bibliothèque Forney.

"Pynchon best-seller" sur Locus solus.
Un concours organisé par un site canadien pour que les couvertures de livres soient plus attrayantes. J'aime beaucoup...

Les sculptures de Ron Mueck n'en finissent pas de m'étonner. A découvrir sur YouTube.

Village of Joy : un site pour découvrir toutes les choses les plus étranges du monde, comme par exemple cette voiture-chaussure de femme
Je sens que ceux qui ne connaissent pas encore vont y passer des heures (bis)...


A lundi prochain pour "ma bonne e-toile" n° 3 !

samedi 13 décembre 2008

C'est si bon !

J'ai déjà parlé du centre commercial qui jouxte la bibliothèque. On y trouve une petite crèperie-pizzeria où je prends parfois mes repas de midi. L'autre jour, il m'est arrivé quelque chose d'horrible. J'étais attablée, seule, et attendais d'être servie tout en regardant le ciel bas et lourd qui surplombait le ballet des voitures et des caddies sur le parking du supermarché. Je flottais agréablement sur une vague mélancolique, lorsque j'ai entendu "Aaahhh... ts'haaaa... ts'hé bbbon ts'haaaa..." Tout près de moi, un petit monsieur mangeait une andouillette-frites tout en se balançant d'avant en arrière, en dodelinant de la tête et en disant toutes les dix secondes : "Aaahhh... ts'haaaa... ts'hé bbbon ts'haaaa..." Là, j'ai senti quelque chose d'irrépressible qui montait de mes entrailles : LE FOU RIRE ! J'ai essayé de reporter mon attention sur le ciel gris sale et le parking du supermarché, de penser à des choses sérieuses, comment organiser ma veille, il va falloir que je fasse le planning des vacances de Noël, nous ne sommes pas assez nombreux il nous faudrait du renfort, rien à faire, le rire est monté, monté... et a explosé. Et ça a duré tout le temps de l'andouillette, à laquelle a succédé un tiramisu - redoublement des "Aaahhh... ts'haaaa... ts'hé bbbon ts'haaaa..." Et moi de rire, et mon mascara de couler à cause des larmes ! L'horreur totale !

Avoir un fou rire quand on est seul à une table de restaurant, que tout le monde vous connaît au moins de vue, que l'hiver est tout triste, c'est une sacrée expérience.

vendredi 12 décembre 2008

Librophiliaques voyageurs

Facebook est décidément bien loin de l'image caricaturale que certains en donnent : le principal danger est d'y rencontrer des amis d'amis d'amis, que vous ne connaîtrez peut-être jamais "en vrai", mais avec lesquels vous avez de nombreux points communs et qui vous offrent des occasions de découvertes extraordinaires. Ainsi Veronika - amie d'ami d'ami - m'envoie aujourd'hui un lien fabuleux (j'ai du mal à modérer mon enthousiasme) vers le blog Curious Expeditions, dont les auteurs, bibliophiliaques convaincus, ont ramené de leurs pérégrinations à travers le monde des photographies de bibliothèques historiques. Tout simplement merveilleux.

"There is nothing more magical than a beautiful old library" disent-ils. I agree !



Photo : à la bibliothèque de la cathédrale de Hereford (Grande-Bretagne), les livres précieux sont enchaînés pour éviter les vols...


mercredi 10 décembre 2008

Champ de bataille

Aimez-vous Radiohead ? Sigur Ros ? Mum ? Richard Pinhas ? Alors, vous aimerez peut-être aussi le dernier album de Ez3kiel, Battle Field, mon gros coup de foudre de fin d'automne. Leur site est encore plus space que leur Myspace. J'adore !


lundi 8 décembre 2008

Ma bonne e-toile (1)

J'inaugure ici une nouvelle rubrique hebdomadaire (en principe tous les lundis), pour mettre en avant tout ce que j'ai trouvé de bien sur le web durant la semaine précédente. Cette veille très sélective portera essentiellement sur des questions de littérature, sciences humaines et sociales, art contemporain, mais pourra également fuir vers d'autres thématiques, au fil de mes découvertes. Il s'agira d'une veille "éditorialisée", c'est-à-dire qu'après une lecture approfondie des billets mis en lien, j'en ferai une présentation de quelques lignes.

Je profite de cette première "bonne e-toile" pour inviter les lecteurs du Bibwebzine à découvrir le tout récent "aaaliens", où une quarantaine de veilleurs s'associent dans une expérience de journalisme de liens. Une belle idée, un beau concept, une belle aventure à laquelle j'aimerais bien me joindre un jour - pas tout de suite : je suis novice en Delicious...

***

Pour cette semaine et pour débuter, juste quatre liens ; la rubrique sera plus étoffée la semaine prochaine.

Tout d'abord, Perfils paisans e mor de la lenga, un billet de Jean-Pierre Cavaillé (accessible, au choix, en occitan ou en français) à propos du dernier film de Raymond Depardon, "La vie moderne". L'auteur s'intéresse particulièrement à la question de la langue, de l'occitan qui tend à disparaître en même temps que le mode de vie traditionnel des paysans. J.-P. Cavaillé est linguiste, spécialiste de langues romanes ; ses billets, généralement assez longs, très documentés, sont toujours passionnants.

Toujours sur des questions de langue, MAM, les meufs et les keufs, sur le savoureux Langue sauce piquante, le blog des correcteurs du monde.

Restons dans les langues romanes avec Dames perilloses del rock (en catalan) de Miss Danger à propos des "Dames Danger" mal élevées du rock, avec plein d'extraits à écouter et de photos qui décoiffent. Ampli : le blog des "musicthécaires" dynamiques et branchés de Barcelone...

Une photographe allemande assez géniale, fascinée par les mosaïques humaines : c'est Claudia Rogge, découverte chez Fubiz. Ci-dessous, une de ses photos :


samedi 6 décembre 2008

Travailler plus pour gagner rien


Les trolls sont très injustement mal considérés par la communauté des blogueurs. Je voudrais ici prendre leur défense.

Sur ce blog, je ne filtre pas les entrées, pas plus que dans ma bibliothèque. Je ne modère pas les commentaires, une fonctionnalité que je trouve trop contraignante pour le blogueur et désagréable pour les commentateurs (un peu comme s'il fallait montrer ses papiers pour rendre visite à des amis). Donc, des commentateurs inconnus (?), anonymes ou sous pseudos, ont toute latitude pour réagir à mes billets. Et certains me font l'honneur de réagir. Je les en remercie : franchement, c'est agréable d'être lu, et en plus j'ai la chance d'avoir des trolls intelligents !

Ce que j'admire le plus chez les trolls, c'est leur capacité de travail et leur abnégation. Voilà des gens qui se creusent la tête pour écrire des choses intelligentes, parfois drôles, pertinentes, des gens qui ont des idées, qui font de gros efforts pour rédiger correctement, parfois même avec talent, des gens qui soignent l'orthographe et la ponctuation, des gens, enfin, qui s'intéressent à leurs blogueurs préférés, rectifient des erreurs, précisent le sens d'un mot, approfondissent les thématiques traitées... Et tout cela gratuitement, sans rien demander en échange - pas même une reconnaissance en tant qu'individus : le nom est un droit fondamental de la personne, et eux choisissent de se nommer "anonyme", ou même de recevoir simplement un numéro.

Comme je suis chef d'équipe, j'aime bien les bosseurs. Alors, au boulot, les trolls ! Etonnez-moi, éclairez-moi, aidez-moi à ne pas avoir trop le nez dans le guidon, soyez fins, vifs, intelligents ! Je vous demande simplement de respecter strictement quelques règles (sinon, un clic et paf ! je supprime) : on ne m'insulte pas et on ne s'insulte pas ; on ne dit pas de mal des blogueurs que j'aime ; on ne tient aucun propos susceptible de porter atteinte à la dignité humaine ; on évite la surabondance de propos hors-sujet.

Et je vous préviens : elle est radine, Nadine, vous n'aurez pas un sou !

vendredi 5 décembre 2008

Le livre, ça sert à tout

Pour faire plaisir aux fous de livres


Une affiche toute fraîche de Kroll, découverte grâce à Tex_242

jeudi 4 décembre 2008

Le blogpoly

Pour faire plaisir aux geeks



(déniché sur le blog de Benoît Raphaël, Demain tous journalistes ?

mercredi 3 décembre 2008

Promesses de bonheur (suite)

Les poupées d'hier, ce que je n'avais pas remarqué, c'est qu'elles sont animées : elles ont sous la jupe un petit remontoir qui leur permet de tourner sur elles-mêmes en faisant de la musique. J'adore !

Aujourd'hui, un élément de décoration essentiel : la bougie décorative. Celles-ci sont réalisées, m'a dit le vendeur (qui m'a donné l'autorisation pour la photo), par un artiste norvégien - en Norvège, il n'y a pas que des bibliothécaires, et puis la Norvège, c'est vachement exotique ! Elles sont conçues uniquement pour "faire beau", m'a-t-il précisé, et effectivement il serait vraiment dommage que toute cette beauté coulasse et partisse en fumée.



Cette galerie commerciale, en ce moment, serait un terrain d'observation extraordinaire pour un anthropologue ou, mieux, un sémioticien : les systèmes de signes y pullulent, s'y entrecroisent et s'y répondent à merveille. Demain : le portefeuille magique. Promis !

mardi 2 décembre 2008

Promesses de bonheur

Ma bibliothèque est située juste à côté d'un centre commercial. A l'approche de Noël, divers stands vendent toutes sortes de bidules dans la galerie, par exemple des oeufs lumineux pour décorer les tables - pas des trucs chichiteux bècebèges pour amateurs de mousses en verrines, non, de vraies promesses de bonheur audacieuses. Et j'avoue, je suis fascinée par le stand de poupées : des comme ça, y'en a pas partout ! On dirait presque de l'art brut...



samedi 29 novembre 2008

BD Beaub', bib, Babelio et Facebook


Un club de lecteurs passionnés de bandes dessinées pour adultes s'est créé il y a quelques mois à la bibliothèque de Beaubreuil (Limoges), à l'initiative de quelques bédéthécaires dynamiques. Les rencontres thématiques ont lieu cinq fois par an, le mercredi à 18 h 30 ; elles sont pilotées par Patrick Gaumer, préparées et animées par Marie, Brigitte, Isabelle et Adrien. Ces bibliothécaires se sont dit qu'utiliser des outils 2.0 serait sans doute un plus pour faire circuler les informations et surtout pour échanger et partager leurs trouvailles. Ils ont donc ouvert un compte sur Babelio et (très récemment) un autre sur Facebook - il faut vivre avec son temps, n'est-ce pas ?

Prochaine rencontre : mercredi 10 décembre à 18 h 30 autour du roman graphique.
Bibliothèque francophone multimédia
Bfm Beaubreuil - Place de Beaubreuil
87280 LIMOGES
05.55.35.00.60

vendredi 28 novembre 2008

Ce blog est-il utile ?

Lorsque je consulte les stats Analytics, je me dis que certains visiteurs qui arrivent par hasard sur Le bibwebzine doivent être très déçus - à moins qu'ils ne goûtent les joies de la sérendipité. Je suis vraiment désolée pour la personne qui cherchait "ramoneurs de menhirs", à qui je n'avais rien à offrir ! Et les nouveautés des bibliothèques de Charleroi, eh bien non, ce n'est pas ici... Et je suis assez surprise par les critères de recherche suivants :
- bibliothèques numériques père lachaise
- les dessins drôles au boulot sur organigramme
- coloriage d'iguane
- métiers supprimés par l'ordre public
- broderie au point de croix
- trouver un ancien numéro de télérama
- naïs en manouche
- housse de couette parole de chti.

Monsieur Google est facétieux et Analytics est un bon remède contre la morosité !

mercredi 26 novembre 2008

De la notation administrative à l'évaluation

Les questions de management sont assez rarement évoquées sur les biblioblogs.
Parce qu’elles sont inintéressantes ?
Parce qu’elles ne posent pas problème ?
Parce qu’elles sont top secret, soumises à un strict devoir de réserve ?
Parce que tant qu’il n’y a pas trop de vagues on considère que tout va très bien madame la marquise ?

J’étais la seule bibliothécaire, la semaine dernière, au stage de 3 jours organisé par l’ENACT de Nancy (Ecole nationale d’Application des Cadres territoriaux) sur le thème « De la notation administrative à l’entretien annuel d’évaluation ». Les autres participants, venus de toute la France, étaient des attachés et rédacteurs travaillant dans des Directions des Ressources humaines de collectivités territoriales. Animateur : Benoît Saïdi, adjoint au DRH et chargé des projets de modernisation au Conseil général des Hauts-de-Seine.

Voici quelques notes prises au cours de ce stage, qui me semblent de nature à alimenter une réflexion sur le fonctionnement humain des bibliothèques et à fournir des pistes d’améliorations possibles.

Le système actuel de notation

- Le positionnement des agents dans leur collectivité, ainsi que leurs missions, sont trop souvent laissés dans le flou : pas d’organigramme actualisé, fiches de postes inexistantes ou jamais mises à jour. Dans ces conditions, chacun tend à travailler un peu en free-lance, en attendant que l’ancienneté lui permette de gravir les échelons. On ne peut que se demander à qui profite le flou…

- Critères actuellement appréciés et notés :
En catégories A et B : aptitudes générales ; efficacité ; qualité d’encadrement ; sens des relations humaines.
En catégorie C : connaissances professionnelles ; initiative, exécution, rapidité, finition ; sens du travail en commun et relations avec le public ; ponctualité et assiduité.
A noter au passage, et à rapprocher des récents billets de De tout sur rien (1, 2, 3, 4, 5) : le « sens des relations avec le public » ne semble concerner que les agents de catégorie C qui, de plus, sont tenus d’arriver à l’heure, d’avoir l’esprit d’équipe et des « connaissances professionnelles »…

- Le système actuel de notation dans la fonction publique territoriale devrait laisser place dans les mois qui viennent à un mode d’évaluation calqué sur celui de la fonction publique d’Etat*, avec obligation d’un entretien annuel entre tout fonctionnaire et son supérieur hiérarchique direct (et lui seul).


Les limites du système actuel

- Plusieurs jurisprudences insistent sur le fait qu’il DOIT y avoir cohérence entre note chiffrée et appréciation générale – cela semble évident, mais l’existence de ces jugements prouve que ce n’est pas toujours le cas.

- La procédure de notation est appliquée différemment selon les structures, avec des échelles fort différentes d’une collectivité à l’autre. La note chiffrée est loin d’une évaluation du travail réellement effectué par l’agent. D’autre part, l’appréciation qui l’accompagne est le plus souvent rédigée dans un style convenu qui laisse une grande place aux non-dits et sous-entendus. On relève même des pratiques déviantes : agent excellemment noté et jugé par sa collectivité… qui souhaite avant tout le voir partir. Enfin, les chefs de services sont rarement formés à cet exercice et appliquent plus ou moins ce qu’ils ont appris sur le terrain.

- La procédure est exagérément chronophage et peut créer une démotivation des agents, en particulier les plus jeunes.

- La note et l’appréciation ne sont pas de réels critères d’avancement : ce sont davantage l’ancienneté ou l’appui du supérieur qui conditionnent la promotion interne ou l’avancement de grade.


Ce qui devrait être mis en place

La fiche de poste devrait être un élément-clé pour l’évaluation et devrait être mise à jour chaque année en fonction de l’évolution des missions et tâches, en lien avec les objectifs clairement exprimés de la collectivité et avec les attentes de l’agent dans la gestion de sa carrière.

Trois niveaux devraient être intégrés dans un dispositif d’évaluation :
- le niveau de performance = capacité à atteindre des objectifs opérationnels (court terme)
- le niveau des compétences mises en œuvre et du comportement de l’agent = professionnalisme
- le potentiel de développement (long terme) .

L’évaluation devrait se réaliser à partir de la notion d’objectifs discutés avec l’agent et formalisés lors de l’entretien. A noter : un agent motivé peut avoir une large marge d’autonomie dans la proposition de ses objectifs opérationnels et des indicateurs de mesure. Les objectifs doivent toujours être en cohérence avec les missions des postes.

Les objectifs doivent être déclinés en cascade pour que l’action soit cohérente :
- objectifs politiques (orientations de l’exécutif – projet de mandature)
- objectifs institutionnels (orientations stratégiques de la DG)
- objectifs de direction
- objectifs de service
- objectifs d’équipes
- objectifs individuels.

Les objectifs doivent être « SMART » :
S = SPECIFIQUES(clairs, précis, adaptés à la personne)
M = MESURABLES (objectifs quantitatifs) ou OBSERVABLES (objectifs qualitatifs)
A = AMBITIEUX (facteurs de motivation)
R = REALISABLES
T = définis dans le TEMPS.

Il est important que l’entretien annuel d’évaluation, considéré comme un moment privilégié de rencontre entre chaque agent et son supérieur hiérarchique direct, soit préparé. Sa durée devrait être comprise entre une demi-heure et une heure. Il doit se dérouler dans des conditions de confidentialité satisfaisantes.

* * *

* Cadre réglementaire :
Décret n° 2007-1365 du 17 septembre 2007 portant application de l’article 55 bis de la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l’Etat, qui instaure l’entretien professionnel, véritable entretien d’évaluation.

Ch. 2, art. 2 : « Le fonctionnaire bénéficie chaque année d’un entretien professionnel qui donne lieu à un compte rendu. »

Art. 3 : « L’entretien professionnel est conduit par le supérieur hiérarchique direct du fonctionnaire. Il porte principalement sur :
1. Les résultats professionnels obtenus par le fonctionnaire eu égard aux objectifs qui lui ont été assignés et aux conditions d’organisation et de fonctionnement du service dont il relève.
2. Les objectifs assignés au fonctionnaire pour l’année à venir et les perspectives d’amélioration de ses résultats professionnels, compte tenu le cas échéant des perspectives d’évolution des conditions d’organisation et de fonctionnement du service.
3. La manière de servir du fonctionnaire.
4. Les acquis de son expérience professionnelle.
5. Les besoins de formation du fonctionnaire, eu égard notamment aux missions qui lui sont imparties, aux compétences qu’il doit acquérir et aux formations dont il a bénéficié.
6. Ses perspectives d’évolution professionnelle en terme de carrière et de mobilité. »

Art. 4 : « Le compte rendu de l’entretien professionnel est établi et signé par le supérieur hiérarchique direct du fonctionnaire. Il comporte une appréciation générale exprimant la valeur professionnelle de ce dernier. Il est communiqué au fonctionnaire qui le signe après l’avoir, le cas échéant, complété par ses observations sur la conduite de l’entretien ou les différents sujets sur lesquels il porte, puis le retourne à son supérieur hiérarchique qui le verse au dossier. »

samedi 22 novembre 2008

Découvrir une librairie

Vraiment par hasard (?), je viens de trouver une librairie exactement comme je les aime, juste à côté de l'hôtel où je vais toujours quand je suis à Paris.

Elle s'appelle texture, 94 rue Jean Jaurès dans le 19 ème (métro Laumière), est ouverte du mardi au samedi de 10 h à 20 h et le dimanche de 10 h à 13 h et aura bientôt un site internet.

On y trouve tout ce que je veux, presque mieux que dans ma bibliothèque personnelle : un vrai choix parmi la production littéraire, y compris des éditeurs un peu confidentiels, de la philosophie, de la poésie, un choix de livres d'art, ce qui se publie de plus pertinent et intelligent dans le domaine des sciences sociales et humaines. En plus, les libraires sont sympas, à l'écoute, prêtes à discuter et même à se taire.

Bon, il fait froid et j'étais juste sortie chercher des cigarettes ; j'ai maintenant trois livres à lire pour une belle soirée - vraiment pas envie de sortir :
- Des bibliothèques pleines de fantômes de Jacques Bonnet (Denoël),
- Le dépeupleur de Samuel Beckett (Minuit),
- Ceux qui brûlent les livres de George Steiner (L'Herne).

Ceci dit, je n'ai toujours pas trouvé le Petit traité d'éducation lubrique de Lydie Salvayre, que je vais devoir commander directement chez l'éditeur (Cadex)...

jeudi 20 novembre 2008

Amour vache chez les geeks

sur l'excellent Geek and Poke


dimanche 16 novembre 2008

J'suis twittrice

En plus d'être une bibliothécaire sérial-blogueuse et grosse lectrice de blogs GoogleReadée, je suis dorénavant facebookée, friendfeedeuse et twittrice. Il ne manquait plus que ça !

vendredi 7 novembre 2008

Seuils, marges, franges et autres vestibules

En 1987, les éditions du Seuil publiaient un texte désormais classique de Gérard Genette : 388 pages consacrées aux Seuils des livres, au paratexte - si utile aux bibliothécaires et à tous ceux qui veulent ou doivent parler de livres qu'ils n'ont pas lus... Appartiennent au paratexte (pour n'en citer que quelques éléments constitutifs) le nom de l'auteur, la présentation éditoriale, les titres et sous-titres, préfaces, notes, confidences plus ou moins calculées. "Car les oeuvres littéraires, au moins depuis l'invention du livre, ne se présentent jamais en société sous la forme d'un texte nu : elles l'entourent d'un appareil qui le complète et le protège, en imposant au public un mode d'emploi et une interprétation conformes au dessein de l'auteur."

Sur les blogs également, peut-être même plus encore que sur les livres, les textes écrits par les blogueurs sont loin d'apparaître à nu, et ce qui figure dans les marges configure largement la personnalité du blog. Ce que dit G. Genette à propos des livres s'applique bien ici : il parle d'une "zone non seulement de transition, mais de transaction : lieu privélégié d'une pragmatique et d'une stratégie, d'une action sur le public". On peut citer dans ce registre
- le choix du titre
- le "thème" du blog : couleurs, police de caractère, choix de l'austérité ou d'un large sourire
- l'auto-présentation du blogueur, avec tout un jeu autour du montré-caché - il y aurait là un bon sujet pour une thèse de sémiotique
- la blogoliste plus ou moins fournie ou sélective, le mode de présentation de cette liste
- l'univers agrégatif mis à disposition
- les widgets de toutes sortes, dont certains blogueurs sont tellement friands qu'ils retardent de façon parfois excessive le chargement du blog
- (la liste n'est pas close).

L'usage de plus en plus répandu des agrégateurs risque, en permettant d'aller au plus vite à l'essentiel, de conduire les lecteurs à se priver de ces marges et, par voie de conséquence, d'un élément essentiel de la richesse des blogs. Et puis, à quoi ça sert que les blogueurs se décarcassent, développent des stratégies de séduction et revêtent leurs blogs d'habits attrayants et d'accessoires soigneusement choisis, si finalement les lecteurs ne voient les textes que dans leur nudité ?

Quelques blogs parmi d'autres (non classés, je le précise), dont j'aime particulièrement les seuils, marges, franges et autres vestibules :
Novövision
De tout sur rien
Gothic Senebrus
Liber-libri
Le catablog
Bibliobsession 2.0
Vocivélo
Desperate librarian housewife
Mémoire2silence
Margherita Balzerani

mardi 4 novembre 2008

Philosophie multimédia

En philosophie, tout commence souvent par une question. En voici une : la philosophie est-elle une discipline du baccalauréat ? Oui, répondrez-vous spontanément - du moins en France, pour les élèves qui passent un bac généraliste (ceux qui s'orientent vers un bac pro, un CAP, un BEP, n'y ont pas droit, sinon de façon marginale). Oui, mais la philosophie EST-elle une discipline du bac ? N'est-elle pas, en fait, bien autre chose ?

Et la philosophie, j'ai pu le constater à l'époque où je m'occupais de ce domaine à la Bfm centre ville, intéresse bien au-delà du cadre scolaire. A maintes reprises des adultes de tous âges et venant de tous horizons m'ont dit à quel point elle les aidait à vivre. Les séances de "L'heure de la philo", qui avaient lieu le samedi après-midi dans le hall, attiraient à chaque fois plus de cent personnes, sans compter les curieux qui s'arrêtaient pour voir ce qui se passait là. Et ce qui avait lieu, c'était une vraie rencontre avec des textes de philosophes, mis en voix par un comédien, présentés et commentés par des directeurs de programmes du Collège international de Philosophie, puis discutés par le public. Il faut dire que c'était une chance énorme d'avoir le CiPh comme partenaire pour cette animation ; je garde un souvenir ému du travail avec Bruno Clément, Jean-Clet Martin ou Gérard Bras, pour n'en citer que quelques-uns.

Quelle place pour la philosophie en bibliothèque publique ? Quelles oeuvres proposer ? Quel rapport intime des bibliothécaires peuvent-ils entretenir avec cette discipline réputée ardue, au point de souhaiter en donner le goût au public ? En dehors des livres, où trouver de la philosophie ?



Sur quelques blogs et sites internet, bien sûr !
- A tout seigneur tout honneur, commençons par le tout récent blog du Collège international de Philosophie, où les directeurs de programmes présentent leurs publications.
- A suivre attentivement : 24 heures philo, un blog collectif coordonné par François Noudelmann et Eric Aeschimann. J'ai un petit faible pour les posts de Giorgione, qui décortique en philosophe des expressions toutes faites de la langue française, comme "la cerise sur le gâteau", "avoir la tête dans le cul" ou "c'est que du bonheur". Et aussi, bien sûr, ceux de Bruno Clément, comme celui-ci.
- Intéressant aussi : le blog de Jean-Clet Martin - "Strass de la philosophie : Hors-champs, Contretemps, Contrefaçons".
- Web Deleuze, en construction permanente mais déjà riche de dizaines de cours de Gilles Deleuze en plusieurs langues. L'occasion aussi de découvrir la musique de Richard Pinhas, ancien élève de Deleuze, désormais expérimentateur de sons mais toujours profondément philosophe, qui mériterait une bonne place dans toute discothèque publique.



Quelques DVD et autres textes enregistrés sur CD peuvent faciliter l'accès d'un large public à la philosophie. Le catalogue des Editions Montparnasse propose L'abécédaire de Gilles Deleuze, devenu un classique à proposer (à mon avis) dans TOUTES les bibliothèques, y compris les toutes petites bibliothèques de campagne ou en bibliothèque de quartier. On trouve aussi dans ce catalogue un coffret Paul Ricoeur, philosophe de tous les dialogues, ainsi que Sartre par lui-même, mais aussi Toni Négri, Claude Lévi-Strauss,...

Quant aux textes philosophiques enregistrés, ils sont nombreux et on les trouve facilement dans le commerce. Je me souviens de mon étonnement lorsque j'ai écouté les "causeries" de Gaston Bachelard publiées par l'INA/Radio France dès 1996 : comment un philosophe, un vrai, pouvait-il avoir un tel accent bourguignon pour parler de poétique, de philosophie et de sciences ?

Pour finir, quelques titres de livres de philosophie que j'aime particulièrement, quelques noms de philosophes autres que ceux déjà cités, dont j'ai fait, sans complexe, mes compagnons de vie :
Robert Misrahi, Les actes de la joie : fonder, aimer, agir (P.U.F., 1987)
Roger-Pol Droit, La compagnie des philosophes (O. Jacob, 1997) et La compagnie des contemporains (O. Jacob, 2002)
François Jullien, Eloge de la fadeur (Picquier, 1991) et La propension des choses (Seuil, 2003)

vendredi 31 octobre 2008

For geeks only

L'alphabet geek

(y'a que des choses utiles, sur Le bibwebzine)



lundi 27 octobre 2008

Classer la francophonie

Un article de Chantal De Grandpré publié dans le dernier numéro de "Bibliothèque(s)", la revue de l'Association des Bibliothécaires de France (non disponible en ligne - bravo l'ABF 1.0) me semble contestable à bien des égards. Il s'intitule "La Bibliothèque francophone multimédia de Limoges : ou la francophonie au coeur même de la France profonde", titre sur lequel je ne ferai pas de commentaire, sinon sous une forme interrogative : d'où parles-tu ?

Je voudrais juste évoquer ici une question de taxinomie : "Qu'est-ce qu'un auteur francophone ?" s'interroge CDG. Je sais, cette question est casse-gueule - mais peut-être est-elle seulement mal posée... La réponse, très borgésienne et qu'il est préférable d'aborder sous un angle ironique, prend la forme d'une liste qui va du plus simple ("les cas qui ne posent aucune interrogation métaphysique au bibliothécaire catalogueur") au plus complexifié. Je cite (c'est moi qui souligne) :

"les états de la francophonie solaire que sont le Québec, la Belgique et la Suisse"

"les auteurs dits "du champ" - entendre : issus des ex-colonies françaises - principalement du Maghreb et de l'Afrique noire"

"Reste l'épineuse question des expatriés linguistiques : Agota Kristof, d'origine hongroise ; Andreï Makine, russe ; Hector Bianciotti, argentin ; Eugène Ionesco, roumain,..."

"Et celle, pire encore, des bilingues ou multilingues transculturels rétifs à toute classification : Samuel Beckett, dont l'oeuvre majeur est écrit en français mais qui revient à l'anglais à la fin de sa vie ; Vladimir Nabokov, dont le Lolita est un des chefs-d'oeuvre de la littérature américaine mais qui a commis quelques textes en français ; Nancy Huston, canadienne mais pas canadienne-française, plutôt canadienne et française, qui s'auto-traduit."

Savoureux. Goûteux. Il y manque, à mon avis et toujours dans une optique borgésienne, une rubrique :

ceux qui n'entrent dans aucune de ces catégories : auteurs du Proche et du Moyen-Orient, d'Asie, des Caraïbes (par exemple) qui utilisent le français comme langue d'écriture.

On notera que CDG distingue bien une francophonie de pays riches (le francophonie "solaire") d'une francophonie de pays moins riches (les auteurs dits "du champ"). Sans commentaire, tellement c'est affligeant.

CDG dit souvent, à qui veut l'entendre, que lorsqu'elle est arrivée en France elle s'est réjouie à l'idée d'habiter désormais dans un pays monolingue - les catalans, occitans, bretons, basques, et autres militants de la reconnaissance des "autres" langues parlées en France apprécieront. Quant à moi, je ne partage pas sa conception étriquée de ce qu'est ou devrait être la francophonie et la manière dont elle pourrait vivre dans les bibliothèques françaises, y compris et surtout à la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges.

Djibril Diop Mambety, réalisateur camerounais dont il faut absolument voir et revoir Hyènes, récemment sorti en DVD, affirme : "Le français, nous l'avons payé cher ; maintenant, il nous appartient". J'approuve.

jeudi 23 octobre 2008

Cassette audio

Une dame d'un certain âge qui entre dans la section littérature :

- Bonjour Monsieur, j'avais fait demandé, y'a un moment déjà, une cassette audio.
-Une cassette audio... [on fait encore ça nous?]. Vous voulez dire un CD? Parce que ici vous êtes à la section littérature...
-Non, non, une cassette audio, vous savez...
- [euh non pas trop là...]. Oui bien sûr!...euh, vous voulez dire un livre enregistré?
-Oui c'est ça. On devait me le faire venir de la grande bibliothèque...
-[la centrale]...
-...votre collègue l'a écrit.
-...[mon collègue a envoyé un message par lotus pour demander d'acheminer le document dans notre annexe]...

Après moult recherche,
- ben non madame, désolé, mais je n'ai rien à votre nom dans nos réservations ou dans les demandes...Quel est le titre de votre cassette?
-A bout de souffle
-Mais c'est un film ça...
-ben oui...je vous ai dit que c'était une cassette audio!
-[aïe!]. Dans ce cas-là madame il faut que vous alliez à la vidéothèque qui est de l'autre coté de la bibliothèque, là où vous aviez fait votre réservation.
-Ah bon. Merci monsieur.
-Je vous en prie madame. [oufff!]

L'art de lire ou comment résister à l'adversité

Journée "Le goût des mots" organisée par le CRL Limousin. Quelques notes très rapides, prises lors la conférence de Michèle Petit (en attendant de lire son livre) :

- Rôle de la lecture dans la reconstruction de soi
- Importance d'une intersubjectivité gratifiante
- Lecture comme métaphore où le corps est touché
- Tout commence par des rencontres, par un accueil, une hospitalité
- Désanesthésier la créativité
- Importance de participer à quelque chose de plus grand que soi
- "On est reconnu, on a une place, on est chez soi" (enfants et ados en bibliothèque)
- Oralité au coeur des programmes développés dans les endroits en crise. Importance du corps et de la voix du médiateur
- "Espaces transitionnels" (cf. Winnicott)
- Importance des rapports "gratuits", ludiques
- Etre humain = maison intérieure en perpétuelle rénovation (prédisposition à la crise)
- Prédisposition au récit (cf. Brunner, Propp), particulièrement en situation de crise
- Mais le médiateur de la culture ne peut pas se substituer à un professionnel du psychisme
- Importance du rythme, de la musicalité du texte
- Espaces de "lectures librement partagées"
- Projets "politiques" autour de la litttérature = redéploiement des possibles
- Accompagnement bienveillant et discret
- Quelles oeuvres aident à vivre en situation de crise ??? Tout matériau peut faire l'affaire ; importance de l'inattendu ; l'essentiel passe d'inconscient à inconscient ; importance de la poésie ; effet narcissisant des textes exigeants ; lecture de polars comme stratégie de résistance à la destruction
- Les textes-miroirs collant à l'expérience sont de peu d'intérêt : rejet du réalisme
- Chercher plutôt des textes métaphoriques
- Importance du décalage pour être étonné ; force du détour par l'éloignement temporel ou géographique.

Michèle Petit est anthropologue au LADYSS (CNRS, université Paris 1). Elle mène des recherches sur la lecture, particulièrement dans des milieux éloignés de la culture écrite et privilégie l'analyse de l'expérience singulière de ceux qu'elle rencontre.

Dernier livre paru
L'art de lire : ou comment résister à l'adversité (Belin, 2008)

mardi 21 octobre 2008

Google readée

J'utilise Google reader depuis quelques semaines et je suis assez séduite par cet outil de veille, même s'il pourrait encore être amélioré.

Il est très facile à utiliser, vraiment à la portée de tous.

L'interface publique est agréable d'aspect et facilite la lecture.

Il permet de partager ses trouvailles et de les mettre à disposition par mail, sur son blog, sur Facebook, sur Friendfeed,... (cf. ma liste de partage, ici-même en haut à gauche de l'écran) ;

On peut aussi partager sa liste de partage avec d'autres "partageux" ce qui, si l'on pense veille collective au-delà des murs de nos bibliothèques, me semble riche d'énormes possibilités. Pourquoi ne pas organiser, entre bibliothécaires, un "Biblio links" sur le modèle de ce qu'ont fait des journalistes avec Média links ? Cela me semble réalisable, là, presque tout de suite et sans gros effort, puisque chaque participant veillerait sur les domaines qui l'intéressent. Une biblioblogothèque sans frontières mise à jour quotidiennement... Moi, je marcherais à fond dans ce genre de projet, alors s'il y a des volontaires, on y va !


Quelques critiques tout de même - Google Reader n'est pas parfait.

Le nuage de tags, si utile pour la recherche, n'est visible que sur la page de stats et uniquement par le "propriétaire" de l'agrégateur.

Les lecteurs ne peuvent pas laisser de commentaires : dommage !

Les textes proposés à la lecture apparaissent pour la plupart en lecture intégrale : visites perdues pour les blogueurs ?

lundi 20 octobre 2008

Sélect


Gros coup de coeur pour La sélec, un tout nouveau magazine édité par la Médiathèque de la Communauté Française de Belgique, découvert grâce à Médiamus.

lundi 6 octobre 2008

20/20

M. a 11 ans. Il est en 6ème dans un des deux collèges du quartier et vient très souvent à la bibliothèque. Il était puni, privé de cyberbase jusqu'à samedi dernier pour non respect des règles. Privé d'internet, de jeux, de clips de rap, de chat avec les potes - on ne va quand même pas se laisser enquiquiner par des enfants de moins de 12 ans, n'est-ce pas ? Et samedi, à l'ouverture, il était là, avec un visage sérieux et pas du tout escroc de banquier quinquagénaire qui s'attend à recevoir des prébendes de l'Etat. Un dossier rouge à la main, bien en évidence, pour le cas où nous n'aurions pas compris tout de suite qu'il n'était pas là pour rigoler.
"Il faut que j'aille à la cyberbase, j'ai un exposé à faire pour lundi.
- Je te rappelle que tu es puni, M.
- Oui, mais c'était jusqu'au 4 octobre et le 4 octobre c'est aujourd'hui.
- C'était jusqu'au 4 octobre INCLUS.
- Madame, il faut que je fasse mon exposé ! C'est pour lundi !
Ben voyons ! Et si ton travail n'est pas fait, ce sera la faute des bibliothécaires, si je comprends bien ?
- Qu'est-ce que c'est, ton exposé ?
- C'est sur Wolfgang Amadeus Mozart.
Pour un peu, il prononcerait à l'autrichienne. Visiblement, il s'est bien entraîné avant de venir. Regard franc, direct, presque passionné, d'érudit septuagénaire qui voudrait consulter un document rare. Non, il en fait un peu trop, là !
Bon, s'il est vraiment si motivé pour bosser sur Mozart, nous ne pouvons pas décemment l'en empêcher. Bien joué, M. !
Il a donc, en vrai, consacré son heure d'internet à préparer un exposé très complet sur le grand compositeur, avec l'aide de l'un des animateurs. Aux 20/20 en musique, j'ajouterais bien un 20/20 en négociation efficace...

samedi 4 octobre 2008

Réseaux sociaux

Découvert sur l'excellent Geek & poke


vendredi 3 octobre 2008

RMI

Un jeune couple. Elle sauvagement belle, lui un peu ours. Ils viennent pour la première fois à la bibliothèque, ne savent ni lire ni écrire. Je remplis leurs fiches d'inscription à partir de leurs "permis de circulation" et leur demande de faire eux-même la croix pour signer. Je leur explique comment fonctionne la bibliothèque, les possibilités qu'offre le réseau, les règles de prêt, à quel endroit ils peuvent trouver tel ou tel type de documents. Ils semblent inquiets en me regardant remplir leurs fiches sur l'ordinateur. "Vous n'allez pas nous supprimer le RMI ?" dit l'homme. Je camoufle mon étonnement comme je peux, les rassure, explique encore.

Ils filent à l'espace DVD et empruntent un film de Jean Renoir, après s'être assurés qu'il est bien en version française - choisir la langue avant de lancer un film lorsqu'on ne sait pas lire, la difficulté est trop grande !

Depuis ce jour-là, ils sont revenus tous les jours, toujours ensemble, ils ont feuilleté des mangas, emprunté des DVD pour enfants. Ils parlent peu mais semblent se sentir bien ici.

mardi 30 septembre 2008

Entre les murs

Pour être honnête, je n'étais pas très chaude pour aller voir le film de Laurent Cantet (Palme d'Or à Cannes 2008, est-il utile de le rappeler aux étourdis qui ne suivent pas l'actualité ?). Et pourtant, comme pour L'esquive d'Abdelatif Kechiche, je dois reconnaître que j'ai totalement adhéré et que je ne m'y suis pas ennuyée une minute. J'ai trouvé ce film subtil, pas du tout manichéen, pas donneur de leçons, et je ne suis finalement pas surprise que le jury l'ait choisi à l'unanimité. Je l'ai regardé en bibliothécaire de banlieue qui accueille des adolescents ; la situation est différente, puisqu'ils viennent à la bibli librement alors qu'ils sont contraints d'aller à l'école, mais je me suis à plusieurs reprises identifiée à ce prof de français confronté à des réactions, à des paroles, à des comportements imprévus. Plusieurs fois, j'ai eu envie de lui dire "non, fais gaffe, c'est pas comme ça qu'il faut faire, ça va être la cata si tu entres dans le jeu !"

Le personnage que j'ai préféré, c'est Esmeralda, la tête à claque qui refuse de lire le Journal d'Anne Franck, qui se livre à des considérations sociolinguistiques sur le plus-que-parfait du subjonctif, fout la merde pendant le conseil de classe, a des attitudes systématiquement négatives... mais dont on apprend à la fin de l'année qu'elle a avalé un livre de sa grande soeur, La république de Platon. Rien que ça ! Là, la tête du prof vaut 20 ! Et on en déduit que l'école n'a peut-être pas nourri convenablement son intellect durant toute cette année. En bibliothécaire, je me dis qu'il y a peut-être là une idée à creuser : les adolescents sont des gens sérieux, qui se posent des questions sérieuses, notre rôle d'adultes référents est important pour les aider dans ces cheminements. Si l'Education Nationale ne le fait pas, pourquoi pas les bibliothèques ?

Le personnage le plus caricatural, à mon avis, c'est le proviseur, avec son physique et sa tête de personnage de manga aux yeux démesurément agrandis et aux discours stéréotypés.

Le détail qui m'a le plus choquée, c'est le conseil de discipline qui se déroule... au CDI. Cela semble avoir échappé à la plupart des commentateurs, mais pour moi c'est lourd de sens.

La situation qui me semble la plus inacceptable, c'est le déroulement du conseil de classe, où visiblement les deux déléguées ne sont pas prises au sérieux, au point qu'on les laisse pouffer, se parler à voix basse, se lever - sans remarquer au passage qu'elles notent tout ce qui se dit pour le rapporter à leurs camarades. Le proviseur leur fait juste remarquer qu'elles ne doivent pas manger de gateaux, mais à aucun moment il ne leur rappelle en quoi consiste leur travail de déléguées et quel est le comportement adéquat en conseil.

Voilà, c'étaient juste quelques remarques rapides avant une réunion qui va commencer. Ce post n'est pas du tout à lire comme une analyse critique du film - on pourra en trouver à plein d'autres endroits. Ce qui est sûr, c'est que ce film mérite d'être vu, quelles que soient les prévenances que l'on peut avoir a priori.