lundi 8 novembre 2021

Eloge du cache-nez

 Ce blog est en dormance, mais pas totalement éteint.

J'aimerais apporter ici ma contribution au problème de la pandémie de covid19, en prenant en compte le rôle trop sous-estimé des personnels de bibliothèques publiques, qui accueillent très largement toutes les populations.

J'aimerais aussi lancer ici un appel à Cristina Cordula, que j'adore : il faudrait, je crois, relancer la mode des cache-nez. De mon temps, au siècle dernier, on disait facilement "j't'embrasse pas, j'ai la crève" et on se couvrait le nez. Aujourd'hui, on se laisse trifouiller le fond du zen, on est vacciné et on porte des ersatz de cache-nez vraiment moches, que l'on arbore en boucles d'oreille, en bracelets, ou pire encore en bijoux de sous-menton totalement inutiles ontre la pandémie.

Alors, toute belle Cristina, je vous lance une idée de thématique et un défi : Comment être élégante et séduisante avec un cache-nez ? Vous essayez avec des bibliothécaires ?

J'

lundi 18 janvier 2021

La comprenolle

 A l'occasion de discussions ferventes sur des sujets variés, j'ai essayé d'expliquer à un ami italien, francophone et francophile, ce que pourrait être la comprenolle -  ce mot n'existe pas encore en français, alors comment le traduire en italien ?

Un exemple :

P'tit Lu, 5 ans et demi, craquant comme un bon biscuit :

" Moi, quand j'aurai 6 ans, je ne serai pas au cépé.

- Ben si, je serais étonnée que tu redoubles la grande section de maternelle !

- Oui, mais moi, à 6 ans, je serai encore en maternelle.

- ...??? Tu sais déjà presque lire, écrire et compter !

- Je sais compter jusqu'à 318 457. Et écrire mon nom en lettres battons, et ceux des copains de ma classe et aussi ceux des copains de la récré.

- Alors, tu vas aller dans la cour des grands. Et tu apprendras même à écrire PIKACHU.

- Oui, mais moi, à 6 ans, je serai encore à la maternelle.

Tempête sous un crâne de mamie...

P'tit Lu né au tout début de l'été, bientôt 6 ans, l'école primaire, masque obligatoire à cause du covonasirus !

Mamie est un peu lente et molle de la comprenolle, parfois 

vendredi 15 janvier 2021

PISS PISSOUUU!!!

 A ma connaissance, un problème d'importance n'est guère étudié dans le cadre des mesures mises en place pour lutter contre le coronavirus : l'envie et le besoin de pisser quand on se promène en ville et qu'on n'a plus une vessie de compétition.

Avant (c'était pas mieux, mais peut-être plus simple) : t'as envie de pisser, tu t'installes dans un café, tu commandes n'importe quoi et tu en profites pour aller aux toilettes (pas toujours super propres, mais tu te soulages et ça va mieux après). Aujourd'hui, si t'as d'un seul coup envie de pisser, tu serres ton périnée et tout le reste autant que tu peux, et vite, aussi vite que tu peux, tu rentres  chez toi avant, si possible, la cata qui va couler couler dans ton collant - la honte - et sur ta jupe crayon Tuffery que tu adoree.

Alors, tu t'adaptes : avant de partir, tu réfléchis (qu'est-ce que j'ai absorbé comme liquides, qu'elle que soit leur nature ? Combien de temps me faut-il pour arriver en ville, quel que soit le moyen de transport, et pour revenir à la maison ?)  Mon frifri est-il encore assez jeune pour résister à l'envie de piss pissou ?

A Limoges, à ma connaissance, il y a deux WC publics (1 près de l'aquarium - les poissonnes ont bien de la chance, elles peuvent pisser dans l'eau - et un autre près de la place de la rép). Je n'ai jamais essayé d'y entrer parce que leur mode de fonctionnement m'a l'air compliqué et j'ai peur d'y rester enfermée.

Alors, on fait quoi, les filles ? On a bien droit à piss pissou, non ?

Ma grand-mère, la bienheureuse,  portait des grandes culottes percées. Quand elle avait envie de pipi, elle écartait les jambes et pissait comme une vache. Tant pis pour l'hygiène, ça tachait un peu sur les bords, je crois.

Alors, les filles, les bistrots ou les culottes percées ? Non, ne me dites pas qu'on a les téna lady !

RENDEZ-NOUS NOS BISTROTS DE VILLES ET DE VILLAGES !!

mardi 30 novembre 2010

Couic sur les illustrateurs jeunesse qui dessinent pour les grands



(Billet publié simultanément et solidairement aujourd'hui sur plusieurs biblioblogs)

La censure. Une affaire ancienne ?

En décembre 2008, la revue Bibliothèque(s) de l'ABF publiait un numéro consacré à cette thématique. Dans son introduction au dossier, Michel Melot, ancien président du Conseil supérieur des bibliothèques faisait remarquer qu'une des leçons que l'on peut tirer [des censures subies], sur laquelle il est possible d'agir, est l'isolement des bibliothécaires victimes de censures de la part de leurs tutelles."

Pour témoigner de son engagement, qui est celui de tous les bibliothécaires, pour la liberté d’expression, l'ABF (l'Association des Bibliothécaires de France) a décidé de briser cet isolement, de soutenir les auteurs et les professionnels censurés - notamment les collègues de la BDP de la Somme - et de publier le catalogue de l'exposition « Quand les illustrateurs de jeunesse dessinent pour les grands » surtitrée pour adultes seulement.  

25 illustrateurs pour la jeunesse mondialement connus ont été conviés à dessiner « pour les grands », parmi eux : Bachelet, Claveloux, Gauthier, Heitz, Joos, Lemoine, Maja, Nicollet, Ungerer, Zaü, Zullo, auxquel s’est joint Leo Kouper, le grand affichiste auteur de l’affiche d’Emmanuelle et de Le père Noël est une ordure. Ils ont récolté de nombreux prix, été publiés par les plus grands éditeurs, en France et dans le monde, dans la presse, du Monde au New Yorker, en passant par leMagazine littéraire ou Lire.

L’exposition prévue à la Bibliothèque de prêt de la Somme a été interdite 11 jours avant son vernissage par son commanditaire, le conseil général.

La presse nationale (Le Monde, Libération, Le Nouvel Observateur, Le Canard enchaîné, Art Press, France Inter, France Culture…), ainsi que l’Observatoire de la censure et la Ligue des Droits de l’Homme se sont élevés contre ce cas de censure brutal et stupide.

Une large sélection de l’exposition interdite (31 dessins drôles et émouvants) et les projets d’affiches de Léo Kouper (Emmanuelle) sont précédés d’un historique de l’affaire et suivis d’un éloquent florilège de la presse.
Pascal Wagner, président de l'ABF,  en préface au catalogue explique : "En décidant de publier le présent catalogue d'une exposition élaborée par une bibliothèque dans le cadre de ses interventions culturelles et déprogrammée par la tutelle administrative de ladite bibliothèque, l'ABF souhaite émettre un signal à propos du problème récurrent de la censure en bibliothèque - une piqûre de rappel, en quelque sorte."

Chers collègues, chers lecteurs, si vous voulez vous procurer ce catalogue, soutenir le travail de nos collègues, ne pas laisser le silence nous dicter sa loi, dirigez-vous directement vers votre libraire ou sur le site de l'ABF. Et faites connaître ce livre dans votre bibliothèque.

Laissons Michel Melot conclure : " Rien ne sert de se flatter de liberté nationale : l'histoire nous apprend que la censure a une longue histoire en France et que ses formes actuelles s'ancrent dans la tradition d'un pouvoir central fort et d'une administration puissante, qui laissent le citoyen souvent démuni."

Pour adultes seulement
80 p., 31 planches quadri, 21x23 cm, sous couverture quadri avec rabats et sous bande rouge : « Couic sur la chose » (Le Canard enchaîné).
Prix : 13 € / ISBN : 978-2-900177-35-8
Diffusion : ABIS, 31, rue de Chabrol – 75010 Paris / Tél. 01 55 33 10 30 / Fax 01 55 33 10 31
Sortie le 20 novembre.

jeudi 23 septembre 2010

Le bouillon, vous l'aimez comment ?



Le 29 septembre 2009 ce fut la naissance du Bouillon des Bibliobsédés, agrégation et redistribution de la veille d'une vingtaine de volontaires autour des thématiques de l'information documentation grâce à Lully.

Voilà maintenant un an que cette veille partagée fonctionne, il est temps de faire un bilan. Nous vous proposons donc de répondre à cette enquête en ligne destinée aux utilisateurs du bouillon et/ou du nectar. Elle a été réalisée de manière collaborative par les veilleurs grâce à l'excellent logiciel libre Limesurvey mis à disposition par Olivier Le Deuff, merci à lui. 

Nous avons souhaité cette enquête anonyme, pas trop longue et largement ouverte à vos suggestions, n'hésitez pas à vous y exprimer et soyez sûr que toutes vos remarques seront lues par les veilleurs ! Nous vous proposerons bien entendu tous les résultats dans les prochaines semaines. Merci d'avance pour vos réponses et n'hésitez pas à disséminer largement cette enquête pour que nous ayons le plus de réponses possibles !



(billet rédigé par l'indispensable Silvère et publié simultanément sur les blogs des veilleurs partageux)

dimanche 12 septembre 2010

Silence, la queue du chat balance, le coq chante, la poule danse

- Tu as pleuré ? Quelque chose ne va pas ?
- Nnnnon.
- Tu as une grosse larme, là. Elle est arrivée toute seule ?
- Non, c'est la dame, en haut, je parlais et elle a dit sshhhhhhhhhhhhhhhhhttttttttttt et j'ai eu peur.

samedi 11 septembre 2010

De A à Z

Les trois ours de Babelio ne manquent pas d'idées : ils viennent de lancer un challenge intitulé ABC critiques, qui va s'étendre sur une année complète (fin prévue le 11 septembre 2011) et qui donne bien envie de s'atteler à du travail supplémentaire. Travailler plus pour gagner rien, juste pour le plaisir de participer ;-)

Le principe est simple : 26 lettres de l'alphabet, 26 noms d'auteurs (un par lettre, sans oublier celles qui font un bon score au scrabble, comme le W ou le Z), 26 critiques à écrire en 12 mois.

J'aime bien l'idée. Allez, on se lance ?

 
 
   Voici ma liste provisoire d'auteurs (j'ai ajouté une lettre) :
A : Stéphane Audeguy
B : Russell Banks
Č : Karel Čapek
C : Claro
D : Gerard Donovan
E : Mathias Enard
F : Michael Frayn
G : Christian Gailly
H : Nancy Huston
I : Uzodinma Iweala
J : James Joyce
K : Franz Kafka
L :
M : Guy de Maupassant ou Iris Murdoch
N : Blake Nelson
O : Yoko Ogawa
P : Annie Proulx
Q : Laurent Quintreau
R : Antoni Casas Ros
S : Lydie Salvayre
T : Christophe Tarkos
U : Dubravka Ugresic
V : Mélanie Vincelette
W : Thomas Wharton
X : Xinran
Y : Hyam Yared
Z : Joachim Zelter


jeudi 9 septembre 2010

Moi,j'aime bien les biblioblogs

La biblioblogosphère, c'est grosse déprime en ce début d'automne. Comme si on n'avait plus rien à dire.
Moi, c'est pas pareil, je suis un peu feignasse, alors quand ça vient pas tout seul j'attends un peu et même parfois tout le temps qu'il faut. Pourtant, en ce qui concerne les bibliothèques, y'a comme une urgence.
Certains disent qu'après 40 c'est même pas la peine d'avoir été là avant, d'autres veulent nous faire travailler jusqu'à je ne sais plus combien, tellement trop que ça donne envie de partir cultiver son jardin et de faire autre chose et de décroître totalement. En tout cas, j'ai pas envie de déprimer avec.
Je ne mets même pas de liens, je me rattraperai une autre fois.

mardi 17 août 2010

Wannabee geek

"- OK, dit Muhammed avec soulagement. En réalité, j'ai tort de l'appeler geek. Les geeks, tout compte fait, ce ne sont pas des tarés. Au moins, ils vivent pour quelque chose, ils sont accros, cool, quoi. Votre... connaissance, Lee, c'était un wannabee geek. Un type qui s'occupe d'informatique, mais qui n'a ni les capacités ni l'endurance d'un authentique geek, et qui essaie quand même de se brancher en utilisant les buzzwords et les références du jour. (Il se racla la gorge). Beaucoup de gens pensent que les geeks sont des perdants, mais les vrais perdants, ce sont les wannabees, des bluffeurs, qui cherchent à se faire mousser - pas cool du tout.
- Mais il avait un boulot dans l'informatique, dit Jon. Il ne devait pas être si nul que ça.
- Pas besoin d'être geek pour travailler dans l'informatique, souligna Muhammed. Loin de là. Les wannabees peuvent être tout à fait compétents dans leur boulot. Les geeks, eux, sont plus difficiles à contrôler, ils veulent faire leurs trucs à eux et supportent mal qu'on leur dise comment faire leur travail.
Le terme "geek" avait longtemps servi à désigner les individus qui passent tout leur temps sur l'ordinateur, qui, de surcroît, sont négligés, mangent des pizzas, boivent du coca et ont des problèmes avec le sexe opposé. Sans que s'y associe de qualification spéciale, sinon que, forcément, un geek est capable d'un peu plus que de lancer un programme de traitement de texte. Le terme ne s'était que récemment étendu aux autres excentriques ou monomaniaques possédés par une passion, tels que les collectionneurs de timbres. Aujourd'hui, on pouvait donc parfaitement qualifier Luca et les clients de Libri di Luca de geeks des livres, même si eux-mêmes préféreraient sans doute être appelés bibliophiles.
Sa rencontre avec Muhammed avait cependant permis à Jon de revoir sa définition des geeks. Muhammed avait une allure soignée et était socialement adapté. Il avait un large cercle de connaissances et s'intéressait à beaucoup d'autres choses que les ordinateurs. Par ailleurs, étant né de parents turcs, il avait l'air autrement plus sain que le stéréotype du geek - un pâle teenager boutonneux et bigleux."

Mikkel Birkegaard, La librairie des ombres (Fleuve Noir, 2010). Traduit du danois par Inès Jorgensen

vendredi 2 juillet 2010

Un enfant bien élevé

(Clin d'oeil aux bibliothécaires chargé(e)s d'accueillir le très jeune public)

"Gargantua depuis les troys jusques à cinq ans feut nourry et institué en toute discipline convenente par le commandement de son pere, et celluy temps passa comme les petitz enfans du pays, c'est assavoir à boyre, manger, et dormir : à manger, dormir, et boyre : à dormir, boyre, et manger.
Toujours se vaultroit par les fanges, se mascaroyt le nez, se chauffouroit le visaige. Aculoyt ses souliers, baisloit souvent aux mousches, et couroit voulentiers aprés les parpaillons, desquelz son pere tenoit l'empire. Il pissoit sus ses souliers, il chyoit en sa chemise, il se mouschoyt à ses manches, il mourvoit dedans sa soupe. Et patroilloit par tout lieux, et beuvoit en sa pantoufle, et se frottoit ordinairement le ventre d'un panier. Ses dens aguysoit d'un sabot, ses mains lavoit de potaige, se peignoit d'un goubelet. Se asseoyt entre deux selles le cul à terre. Se couvroyt d'un sac mouillé. Beuvoyt en mangeant sa souppe. Mangeoyt sa fouace sans pain. Mordoyt en riant. Rioyt en mordent. Souvent crachoyt en bassin, pettoyt de gresse, pissoyt contre le soleil. Se cachoyt en l'eau pour la pluye. Battoyt à froid. Songeoyt creux. Faisoyt le succré. Escorchoyt le renard. Disoit la patenostre du cinge. Retournoit à ses moutons. Tournoyt les truies au foin. Battoyt le chien devant le lion. Mettoyt la charrette devant les beufz. Se grattoyt où ne luy demangeoyt poinct. Tiroit les vers du nez. Trop embrassoyt, et peu estraignoyt. Mangeoyt son pain blanc le premier. Ferroyt les cigalles. Se chatouilloyt pour se faire rire. (...) Ratissoyt le papier. Chaffouroyt le parchemin. Guaignoyt au pied. Tiroyt au chevrotin. Comptoyt sans son houste. Battoyt les buissons, sans prandre les ozillons. Croioyt que nues feussent pailles d'arain, et que vessies feussent lanternes. (...) Tous les matins escorchoyt le renard. Les petitz chiens de son pere mangeoient en son escuelle. Luy de mesme mangeoit avecques eux : il leurs mordoit les aureilles. Ilz luy graphinoient le nez. Il leurs souffloit au cul. Ilz luy leschoient les badigoinces."

La vie treshorrificque du grand Gargantua, père de Pantagruel, jadis composée par M. Alcofribas abstracteur de quinte essence in Rabelais, Oeuvres complètes (Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1994)