samedi 29 novembre 2008

BD Beaub', bib, Babelio et Facebook


Un club de lecteurs passionnés de bandes dessinées pour adultes s'est créé il y a quelques mois à la bibliothèque de Beaubreuil (Limoges), à l'initiative de quelques bédéthécaires dynamiques. Les rencontres thématiques ont lieu cinq fois par an, le mercredi à 18 h 30 ; elles sont pilotées par Patrick Gaumer, préparées et animées par Marie, Brigitte, Isabelle et Adrien. Ces bibliothécaires se sont dit qu'utiliser des outils 2.0 serait sans doute un plus pour faire circuler les informations et surtout pour échanger et partager leurs trouvailles. Ils ont donc ouvert un compte sur Babelio et (très récemment) un autre sur Facebook - il faut vivre avec son temps, n'est-ce pas ?

Prochaine rencontre : mercredi 10 décembre à 18 h 30 autour du roman graphique.
Bibliothèque francophone multimédia
Bfm Beaubreuil - Place de Beaubreuil
87280 LIMOGES
05.55.35.00.60

vendredi 28 novembre 2008

Ce blog est-il utile ?

Lorsque je consulte les stats Analytics, je me dis que certains visiteurs qui arrivent par hasard sur Le bibwebzine doivent être très déçus - à moins qu'ils ne goûtent les joies de la sérendipité. Je suis vraiment désolée pour la personne qui cherchait "ramoneurs de menhirs", à qui je n'avais rien à offrir ! Et les nouveautés des bibliothèques de Charleroi, eh bien non, ce n'est pas ici... Et je suis assez surprise par les critères de recherche suivants :
- bibliothèques numériques père lachaise
- les dessins drôles au boulot sur organigramme
- coloriage d'iguane
- métiers supprimés par l'ordre public
- broderie au point de croix
- trouver un ancien numéro de télérama
- naïs en manouche
- housse de couette parole de chti.

Monsieur Google est facétieux et Analytics est un bon remède contre la morosité !

mercredi 26 novembre 2008

De la notation administrative à l'évaluation

Les questions de management sont assez rarement évoquées sur les biblioblogs.
Parce qu’elles sont inintéressantes ?
Parce qu’elles ne posent pas problème ?
Parce qu’elles sont top secret, soumises à un strict devoir de réserve ?
Parce que tant qu’il n’y a pas trop de vagues on considère que tout va très bien madame la marquise ?

J’étais la seule bibliothécaire, la semaine dernière, au stage de 3 jours organisé par l’ENACT de Nancy (Ecole nationale d’Application des Cadres territoriaux) sur le thème « De la notation administrative à l’entretien annuel d’évaluation ». Les autres participants, venus de toute la France, étaient des attachés et rédacteurs travaillant dans des Directions des Ressources humaines de collectivités territoriales. Animateur : Benoît Saïdi, adjoint au DRH et chargé des projets de modernisation au Conseil général des Hauts-de-Seine.

Voici quelques notes prises au cours de ce stage, qui me semblent de nature à alimenter une réflexion sur le fonctionnement humain des bibliothèques et à fournir des pistes d’améliorations possibles.

Le système actuel de notation

- Le positionnement des agents dans leur collectivité, ainsi que leurs missions, sont trop souvent laissés dans le flou : pas d’organigramme actualisé, fiches de postes inexistantes ou jamais mises à jour. Dans ces conditions, chacun tend à travailler un peu en free-lance, en attendant que l’ancienneté lui permette de gravir les échelons. On ne peut que se demander à qui profite le flou…

- Critères actuellement appréciés et notés :
En catégories A et B : aptitudes générales ; efficacité ; qualité d’encadrement ; sens des relations humaines.
En catégorie C : connaissances professionnelles ; initiative, exécution, rapidité, finition ; sens du travail en commun et relations avec le public ; ponctualité et assiduité.
A noter au passage, et à rapprocher des récents billets de De tout sur rien (1, 2, 3, 4, 5) : le « sens des relations avec le public » ne semble concerner que les agents de catégorie C qui, de plus, sont tenus d’arriver à l’heure, d’avoir l’esprit d’équipe et des « connaissances professionnelles »…

- Le système actuel de notation dans la fonction publique territoriale devrait laisser place dans les mois qui viennent à un mode d’évaluation calqué sur celui de la fonction publique d’Etat*, avec obligation d’un entretien annuel entre tout fonctionnaire et son supérieur hiérarchique direct (et lui seul).


Les limites du système actuel

- Plusieurs jurisprudences insistent sur le fait qu’il DOIT y avoir cohérence entre note chiffrée et appréciation générale – cela semble évident, mais l’existence de ces jugements prouve que ce n’est pas toujours le cas.

- La procédure de notation est appliquée différemment selon les structures, avec des échelles fort différentes d’une collectivité à l’autre. La note chiffrée est loin d’une évaluation du travail réellement effectué par l’agent. D’autre part, l’appréciation qui l’accompagne est le plus souvent rédigée dans un style convenu qui laisse une grande place aux non-dits et sous-entendus. On relève même des pratiques déviantes : agent excellemment noté et jugé par sa collectivité… qui souhaite avant tout le voir partir. Enfin, les chefs de services sont rarement formés à cet exercice et appliquent plus ou moins ce qu’ils ont appris sur le terrain.

- La procédure est exagérément chronophage et peut créer une démotivation des agents, en particulier les plus jeunes.

- La note et l’appréciation ne sont pas de réels critères d’avancement : ce sont davantage l’ancienneté ou l’appui du supérieur qui conditionnent la promotion interne ou l’avancement de grade.


Ce qui devrait être mis en place

La fiche de poste devrait être un élément-clé pour l’évaluation et devrait être mise à jour chaque année en fonction de l’évolution des missions et tâches, en lien avec les objectifs clairement exprimés de la collectivité et avec les attentes de l’agent dans la gestion de sa carrière.

Trois niveaux devraient être intégrés dans un dispositif d’évaluation :
- le niveau de performance = capacité à atteindre des objectifs opérationnels (court terme)
- le niveau des compétences mises en œuvre et du comportement de l’agent = professionnalisme
- le potentiel de développement (long terme) .

L’évaluation devrait se réaliser à partir de la notion d’objectifs discutés avec l’agent et formalisés lors de l’entretien. A noter : un agent motivé peut avoir une large marge d’autonomie dans la proposition de ses objectifs opérationnels et des indicateurs de mesure. Les objectifs doivent toujours être en cohérence avec les missions des postes.

Les objectifs doivent être déclinés en cascade pour que l’action soit cohérente :
- objectifs politiques (orientations de l’exécutif – projet de mandature)
- objectifs institutionnels (orientations stratégiques de la DG)
- objectifs de direction
- objectifs de service
- objectifs d’équipes
- objectifs individuels.

Les objectifs doivent être « SMART » :
S = SPECIFIQUES(clairs, précis, adaptés à la personne)
M = MESURABLES (objectifs quantitatifs) ou OBSERVABLES (objectifs qualitatifs)
A = AMBITIEUX (facteurs de motivation)
R = REALISABLES
T = définis dans le TEMPS.

Il est important que l’entretien annuel d’évaluation, considéré comme un moment privilégié de rencontre entre chaque agent et son supérieur hiérarchique direct, soit préparé. Sa durée devrait être comprise entre une demi-heure et une heure. Il doit se dérouler dans des conditions de confidentialité satisfaisantes.

* * *

* Cadre réglementaire :
Décret n° 2007-1365 du 17 septembre 2007 portant application de l’article 55 bis de la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l’Etat, qui instaure l’entretien professionnel, véritable entretien d’évaluation.

Ch. 2, art. 2 : « Le fonctionnaire bénéficie chaque année d’un entretien professionnel qui donne lieu à un compte rendu. »

Art. 3 : « L’entretien professionnel est conduit par le supérieur hiérarchique direct du fonctionnaire. Il porte principalement sur :
1. Les résultats professionnels obtenus par le fonctionnaire eu égard aux objectifs qui lui ont été assignés et aux conditions d’organisation et de fonctionnement du service dont il relève.
2. Les objectifs assignés au fonctionnaire pour l’année à venir et les perspectives d’amélioration de ses résultats professionnels, compte tenu le cas échéant des perspectives d’évolution des conditions d’organisation et de fonctionnement du service.
3. La manière de servir du fonctionnaire.
4. Les acquis de son expérience professionnelle.
5. Les besoins de formation du fonctionnaire, eu égard notamment aux missions qui lui sont imparties, aux compétences qu’il doit acquérir et aux formations dont il a bénéficié.
6. Ses perspectives d’évolution professionnelle en terme de carrière et de mobilité. »

Art. 4 : « Le compte rendu de l’entretien professionnel est établi et signé par le supérieur hiérarchique direct du fonctionnaire. Il comporte une appréciation générale exprimant la valeur professionnelle de ce dernier. Il est communiqué au fonctionnaire qui le signe après l’avoir, le cas échéant, complété par ses observations sur la conduite de l’entretien ou les différents sujets sur lesquels il porte, puis le retourne à son supérieur hiérarchique qui le verse au dossier. »

samedi 22 novembre 2008

Découvrir une librairie

Vraiment par hasard (?), je viens de trouver une librairie exactement comme je les aime, juste à côté de l'hôtel où je vais toujours quand je suis à Paris.

Elle s'appelle texture, 94 rue Jean Jaurès dans le 19 ème (métro Laumière), est ouverte du mardi au samedi de 10 h à 20 h et le dimanche de 10 h à 13 h et aura bientôt un site internet.

On y trouve tout ce que je veux, presque mieux que dans ma bibliothèque personnelle : un vrai choix parmi la production littéraire, y compris des éditeurs un peu confidentiels, de la philosophie, de la poésie, un choix de livres d'art, ce qui se publie de plus pertinent et intelligent dans le domaine des sciences sociales et humaines. En plus, les libraires sont sympas, à l'écoute, prêtes à discuter et même à se taire.

Bon, il fait froid et j'étais juste sortie chercher des cigarettes ; j'ai maintenant trois livres à lire pour une belle soirée - vraiment pas envie de sortir :
- Des bibliothèques pleines de fantômes de Jacques Bonnet (Denoël),
- Le dépeupleur de Samuel Beckett (Minuit),
- Ceux qui brûlent les livres de George Steiner (L'Herne).

Ceci dit, je n'ai toujours pas trouvé le Petit traité d'éducation lubrique de Lydie Salvayre, que je vais devoir commander directement chez l'éditeur (Cadex)...

jeudi 20 novembre 2008

Amour vache chez les geeks

sur l'excellent Geek and Poke


dimanche 16 novembre 2008

J'suis twittrice

En plus d'être une bibliothécaire sérial-blogueuse et grosse lectrice de blogs GoogleReadée, je suis dorénavant facebookée, friendfeedeuse et twittrice. Il ne manquait plus que ça !

vendredi 7 novembre 2008

Seuils, marges, franges et autres vestibules

En 1987, les éditions du Seuil publiaient un texte désormais classique de Gérard Genette : 388 pages consacrées aux Seuils des livres, au paratexte - si utile aux bibliothécaires et à tous ceux qui veulent ou doivent parler de livres qu'ils n'ont pas lus... Appartiennent au paratexte (pour n'en citer que quelques éléments constitutifs) le nom de l'auteur, la présentation éditoriale, les titres et sous-titres, préfaces, notes, confidences plus ou moins calculées. "Car les oeuvres littéraires, au moins depuis l'invention du livre, ne se présentent jamais en société sous la forme d'un texte nu : elles l'entourent d'un appareil qui le complète et le protège, en imposant au public un mode d'emploi et une interprétation conformes au dessein de l'auteur."

Sur les blogs également, peut-être même plus encore que sur les livres, les textes écrits par les blogueurs sont loin d'apparaître à nu, et ce qui figure dans les marges configure largement la personnalité du blog. Ce que dit G. Genette à propos des livres s'applique bien ici : il parle d'une "zone non seulement de transition, mais de transaction : lieu privélégié d'une pragmatique et d'une stratégie, d'une action sur le public". On peut citer dans ce registre
- le choix du titre
- le "thème" du blog : couleurs, police de caractère, choix de l'austérité ou d'un large sourire
- l'auto-présentation du blogueur, avec tout un jeu autour du montré-caché - il y aurait là un bon sujet pour une thèse de sémiotique
- la blogoliste plus ou moins fournie ou sélective, le mode de présentation de cette liste
- l'univers agrégatif mis à disposition
- les widgets de toutes sortes, dont certains blogueurs sont tellement friands qu'ils retardent de façon parfois excessive le chargement du blog
- (la liste n'est pas close).

L'usage de plus en plus répandu des agrégateurs risque, en permettant d'aller au plus vite à l'essentiel, de conduire les lecteurs à se priver de ces marges et, par voie de conséquence, d'un élément essentiel de la richesse des blogs. Et puis, à quoi ça sert que les blogueurs se décarcassent, développent des stratégies de séduction et revêtent leurs blogs d'habits attrayants et d'accessoires soigneusement choisis, si finalement les lecteurs ne voient les textes que dans leur nudité ?

Quelques blogs parmi d'autres (non classés, je le précise), dont j'aime particulièrement les seuils, marges, franges et autres vestibules :
Novövision
De tout sur rien
Gothic Senebrus
Liber-libri
Le catablog
Bibliobsession 2.0
Vocivélo
Desperate librarian housewife
Mémoire2silence
Margherita Balzerani

mardi 4 novembre 2008

Philosophie multimédia

En philosophie, tout commence souvent par une question. En voici une : la philosophie est-elle une discipline du baccalauréat ? Oui, répondrez-vous spontanément - du moins en France, pour les élèves qui passent un bac généraliste (ceux qui s'orientent vers un bac pro, un CAP, un BEP, n'y ont pas droit, sinon de façon marginale). Oui, mais la philosophie EST-elle une discipline du bac ? N'est-elle pas, en fait, bien autre chose ?

Et la philosophie, j'ai pu le constater à l'époque où je m'occupais de ce domaine à la Bfm centre ville, intéresse bien au-delà du cadre scolaire. A maintes reprises des adultes de tous âges et venant de tous horizons m'ont dit à quel point elle les aidait à vivre. Les séances de "L'heure de la philo", qui avaient lieu le samedi après-midi dans le hall, attiraient à chaque fois plus de cent personnes, sans compter les curieux qui s'arrêtaient pour voir ce qui se passait là. Et ce qui avait lieu, c'était une vraie rencontre avec des textes de philosophes, mis en voix par un comédien, présentés et commentés par des directeurs de programmes du Collège international de Philosophie, puis discutés par le public. Il faut dire que c'était une chance énorme d'avoir le CiPh comme partenaire pour cette animation ; je garde un souvenir ému du travail avec Bruno Clément, Jean-Clet Martin ou Gérard Bras, pour n'en citer que quelques-uns.

Quelle place pour la philosophie en bibliothèque publique ? Quelles oeuvres proposer ? Quel rapport intime des bibliothécaires peuvent-ils entretenir avec cette discipline réputée ardue, au point de souhaiter en donner le goût au public ? En dehors des livres, où trouver de la philosophie ?



Sur quelques blogs et sites internet, bien sûr !
- A tout seigneur tout honneur, commençons par le tout récent blog du Collège international de Philosophie, où les directeurs de programmes présentent leurs publications.
- A suivre attentivement : 24 heures philo, un blog collectif coordonné par François Noudelmann et Eric Aeschimann. J'ai un petit faible pour les posts de Giorgione, qui décortique en philosophe des expressions toutes faites de la langue française, comme "la cerise sur le gâteau", "avoir la tête dans le cul" ou "c'est que du bonheur". Et aussi, bien sûr, ceux de Bruno Clément, comme celui-ci.
- Intéressant aussi : le blog de Jean-Clet Martin - "Strass de la philosophie : Hors-champs, Contretemps, Contrefaçons".
- Web Deleuze, en construction permanente mais déjà riche de dizaines de cours de Gilles Deleuze en plusieurs langues. L'occasion aussi de découvrir la musique de Richard Pinhas, ancien élève de Deleuze, désormais expérimentateur de sons mais toujours profondément philosophe, qui mériterait une bonne place dans toute discothèque publique.



Quelques DVD et autres textes enregistrés sur CD peuvent faciliter l'accès d'un large public à la philosophie. Le catalogue des Editions Montparnasse propose L'abécédaire de Gilles Deleuze, devenu un classique à proposer (à mon avis) dans TOUTES les bibliothèques, y compris les toutes petites bibliothèques de campagne ou en bibliothèque de quartier. On trouve aussi dans ce catalogue un coffret Paul Ricoeur, philosophe de tous les dialogues, ainsi que Sartre par lui-même, mais aussi Toni Négri, Claude Lévi-Strauss,...

Quant aux textes philosophiques enregistrés, ils sont nombreux et on les trouve facilement dans le commerce. Je me souviens de mon étonnement lorsque j'ai écouté les "causeries" de Gaston Bachelard publiées par l'INA/Radio France dès 1996 : comment un philosophe, un vrai, pouvait-il avoir un tel accent bourguignon pour parler de poétique, de philosophie et de sciences ?

Pour finir, quelques titres de livres de philosophie que j'aime particulièrement, quelques noms de philosophes autres que ceux déjà cités, dont j'ai fait, sans complexe, mes compagnons de vie :
Robert Misrahi, Les actes de la joie : fonder, aimer, agir (P.U.F., 1987)
Roger-Pol Droit, La compagnie des philosophes (O. Jacob, 1997) et La compagnie des contemporains (O. Jacob, 2002)
François Jullien, Eloge de la fadeur (Picquier, 1991) et La propension des choses (Seuil, 2003)