mardi 31 mars 2009

Cléo radar

Je viens de découvrir Cléo radar grâce à un lien en commentaire du premier "billet des hybrides" rédigé par Cécile Arènes pour le blog de l'ABF (bientôt accessible en ligne). Il s'agit du carnet de veille professionnelle collaborative du CLEO, le Centre pour l'édition électronique ouverte. Une belle idée, deux outils (Delicious et Wordpress), quatre veilleurs (Bruno Cenou, Marin Dacos, Nicolas Barts, Pierre Mounier).

Présentation :
"Le Centre pour l'édition électronique ouverte publie Revues.org, Hypothèses, Calenda et L'édition électronique ouverte. Depuis plusieurs années, chaque membre de l’équipe dispose d’un compte Delicious dans lequel il entrepose les références indispensables à la réalisation de ses tâches quotidiennes. Il réalise ainsi, pour lui et pour sa communauté professionnelle, un travail de veille, de repérage et de partage d’un savoir qui correspond à la démarche générale du Centre pour l’édition électronique ouverte. Cette mutualisation est tout d’abord utile aux autres membres de l’équipe, qui suivent la veille de leurs collègues. Elle est, ensuite, utile à la profession en général, qui utilise ce vivier librement. L’ensemble constitue plus de 10 000 références. Cléoradar a pour objectif de rendre cette veille accessible au public."

Je dis juste BRAVO !

samedi 28 mars 2009

Toi, tu as le temps

"Oui, mais toi, tu as le temps !" Un peu marre d'entendre ça. Sous-entendu : "on n'a pas le temps parce qu'on travaille, nous". Message subliminal : "si tu bossais un peu plus, tu n'aurais pas le temps, toi non plus". Pas le temps de veiller, de bloguer, de faire la geek, de regarder ce qui se passe ailleurs, d'avoir des échanges avec des collègues d'autres bibliothèques. Comme si ces activités-là ne faisaient pas partie intégrante de mon métier, aujourd'hui.

Ce qui m'a pris du temps, sur plusieurs mois, c'est de découvrir et faire miens les principaux outils du web 2.0. Oui, et j'ai ramé, cela m'a demandé un fort investissement personnel, des efforts pour comprendre comment ça marche et à quoi cela peut servir et ce que, très concrètement, je peux en faire. Ce que, par conséquent, d'autres bibliothécaires peuvent en faire. Il m'est arrivé d'avoir l'impression de défricher une dense forêt épineuse, même si le terrain était déjà partiellement déblayé par d'autres "hybrides" et par quelques collègues plus dégourdis que moi - Adrien, Niels, Michel et les autres ;-). L'auto-apprentissage, ça a du bon, mais qu'est-ce que c'est difficile ! Ceci dit, à ma grande satisfaction, je me sens de plus en plus autonome et désormais apte à transmettre.

Je reviens sur la question de l'organisation d'une veille pas trop chronophage. Comme j'avais du mal à évaluer le temps que j'y consacrais au quotidien, j'ai fait ça chez moi au calme durant quelques jours. Je suis en mesure d'affirmer que j'y consacre en moyenne un peu moins d'une heure, tous les jours de la semaine, soit un total de sept heures hebdomadaires. Je n'inclus pas le temps que je passe à revenir sur les posts, billets et articles les plus intéressants, en une lecture-plaisir lente. Voici comment je procède au quotidien :

L'outil de veille que j'utilise le plus est Google Reader. J'y ai cent cinquante abonnements, ce qui représente une moyenne de deux cent cinquante nouveaux flux par jour. Il est bien évident que je ne lis pas tout de la première à la dernière ligne - tout comme pour l'épreuve de note de synthèse du concours, c'est exactement ce qu'il ne faut pas faire... J'ai tout classé (plus ou moins bien) dans des rubriques : biblioblogs, littérature, art, presse, société, etc. plus une rubrique "en observation" où les nouveaux séjournent quelque temps avant que je décide de les garder ou de les supprimer. Je consulte en priorité les biblioblogs. Je regarde ensuite ce qui a été mis en partage par Silvère, Lionel, Risu, Daniel, Rincevent et Tex, qui ont aussi accès à ce que je mets en partage. Cet échange de bon procédé permet de gagner du temps et amplifie l'efficacité de la veille. Je regarde ensuite ce qui a été mis en partage par les veilleurs de aaaliens : autre source très appréciable. Je ne lis pas tout, ce sont le plus souvent les titres qui suscitent, ou non, mon intérêt. Pour mettre en partage, il me suffit d'un clic sur "partager" ou "partager avec une note" si je veux ajouter un commentaire. Avec ce simple clic, le lien sélectionné apparaît aussitôt sur mes blogs et sur Friendfeed (il suffit d'un paramétrage) et partiellement sur Facebook (pour une raison que j'ignore, tout ne bascule pas). Facebook me sert aussi d'outil de veille partagée : j'y trouve des infos intéressantes et j'y mets des liens. Je mets les posts qui me semblent présenter un intérêt général durable sur Delicious (un copier-coller de l'adresse url plus quelques tags), qui me sert un peu de panier où je vais ensuite piocher pour "ma bonne e-toile". Enfin, il me reste à regarder les nouveaux flux sur les autres blogs.

Le repérage des sources les plus pertinentes demande, au départ, un travail et un temps de réflexion. Toutefois, la veille partagée évite de refaire chacun dans son coin le travail qui a déjà été réalisé par d'autres.

Bon, je pensais faire un billet d'humeur assassin pour HURLER que je ne veux plus entendre "oui, mais toi, t'as le temps". Finalement je n'ai pas été méchante et il me semble avoir donné quelques pistes pour que les "j'ai pas le temps, moi" se mettent eux aussi au web 2.0.

vendredi 27 mars 2009

Qu'est-ce qui se joue ici ? (3)

Métissés et partagés

"Une idée vaut ce que vaut son application pratique. Il en découle que la méthode se résume à voir ce qui est : ensuite imaginer son devenir", dit Jacques Simon, articulteur et défricheur d'idées. Lauréat à deux reprises du Grand Prix du Paysage (en 1990 puis en 2006), il ne s'est jamais débarrassé de l'influence des rêves.

A l'initiative des bibliothécaires de Beaubreuil, en concertation avec le service parcs et jardins de la ville de Limoges et en partenariat avec les acteurs de la vie locale, il travaille depuis quelques semaines à la concrétisation d'un projet un peu fou : "jardins métissés, jardins partagés".

Le travail avance. Deux photos prises ce matin à la bibliothèque, où quelques-unes de ses réalisations sont actuellement présentées :




Jacques Simon et son éditrice Isabelle Gautray (Passage Piétons) rencontreront les acteurs du quartier (associations, enseignants, travailleurs sociaux,...) aujourd'hui à 18 h 30 à la bibliothèque de Beaubreuil. Ils seront à la Bfm centre ville demain samedi à 17 h 30 pour une rencontre tous publics.

mercredi 18 mars 2009

La bibliothèque outil de citoyenneté, carrefour des langues

Notes prises lors de la table ronde de l’ENSSIB au Salon du Livre de Paris, lundi 16 mars (il est possible qu'il y ait quelques erreurs sur l'orthographe du nom des intervenants - si c'est le cas, je remercie par avance toute personne qui voudra bien me le signaler...).

Animateur : Yves Alix, (Bulletin des Bibliothèques de France).
Participants : Dominique Tabah (bibliothèque de Montreuil), Olivier Chourrot (BPI), Sandrine Malotaux (IN Polytechnique Toulouse), Dominique Gilot (maire d’Eragny-sur-Oise, ex-secrétaire d’Etat auprès de Martine Aubry)

YA :
Rôle des bibliothèques dans l’insertion professionnelle après l’université (cf. loi LRU) et dans la formation tout au long de la vie ? Ce n’est pas, a priori, la mission primordiale des bibliothèques ; cela n’appartient pas non plus à leur image.
Sources disponibles : Médiathème « Pluralité culturelle en actes » ; journée ARPEL Aquitaine sur les relations entre bibliothèques et organismes de formation.
A paraître dans quelques jours : BBF n° 2-2009 « Bibliothèques, formation, insertion ».

DG :
La bibliothèque offre au citoyen la possibilité de prendre sa vie en main. C’est un creuset, un lieu d’ancrage pour un projet culturel. Elle participe à l’évolution du territoire. Elle ne sert pas uniquement à la conservation et au prêt de documents, mais peut être actrice de citoyenneté. C’est un instrument de lutte contre le délitement social. Il faut envisager une évolution des pratiques tout en conservant ses missions traditionnelles. Problème de résistance au changement, de la part des professionnels, mais aussi du public. Nécessaire évolution des métiers, qui suppose une volonté conjointe des élus et des professionnels. Il faut accepter l’expérimentation pour créer ensemble une nouvelle identité collective. La bibliothèque est un élément dans une réflexion urbaine plus large, c’est un outil au service des politiques locales. C’est un deuxième chez-soi, un « centre social à vocation culturelle ».

YA :
Lise Bissonnette (Bibliothèque nationale du Québec) insiste sur le caractère fondamentalement culturel de la bibliothèque.

OC :
Projet « cap métiers » : les bibliothèques peuvent être partenaires pour soutenir des projets. Quelle est leur légitimité pour intervenir dans le domaine de l’économique et du social ?
Trahison linguistique : « life-long learning » se place du point de vue de l’usager et concerne toute forme d’acquisition de connaissances, alors que « formation tout au long de la vie » se place du côté d'une institution qui forme/formate ; on trouve la même opposition chez les philosophes des Lumières. Cf. Adam Smith : éducation centrée sur le sujet. A l’université, même hiatus entre enseignement-recherche et insertion professionnelle. Loi LRU : l’insertion est la troisième mission des universités.

SM :
La loi LRU prévoit des bureaux d’aide à l’insertion professionnelle dans toutes les universités. Trois champs d’action : réussite à l’université (actions « aide à la réussite », travail sur l’échec en 1ère année, appropriation des codes de l’université) ; professionnalisation de la licence (diminution de l’hégémonie des filières généralistes, maîtrise des TICs, des langues étrangères, du français écrit et oral) ; aide à l’insertion professionnelle des étudiants. La plupart des BU françaises sont maintenant dans des bâtiments neufs ou rénovés. L’amplitude des horaires d’ouverture, le personnel qualifié, sont des atouts indéniables pour en faire des outils d’aide à la réussite. Elles perdent peu à peu leur dimension de bibliothèques de recherche et la place des étudiants y a augmenté. Elles offrent des conditions optimales pour le travail personnel. Les étudiants y trouvent à la fois des fonds, du matériel informatique, du matériel d’auto-apprentissage, des animations culturelles, une formation à la recherche documentaire et d’information. Elles servent à la médiation entre l’individu et le champ de connaissances. De plus, elles sont le lieu de sociabilité qui manque ailleurs sur les campus.

DT :
Le rôle social et la mission culturelle des bibliothèques sont complémentaires. Pour l’autodidacte, la bibliothèque est par excellence un lieu où on apprend. Egalement un lieu de valorisation des cultures d’origine. Rappel : c’est un équipement non obligatoire, mais 100 % de la population pourrait fréquenter ce lieu… Lieu intergénérationnel où la mixité est une idée forte. Rôle important dans l’adaptation à la société qui vient : ouverture aux formes modernes de la culture. Conjugaison écrit – image – son – création. Importance de l’analyse démographique des populations à desservir : le premier obstacle à la fréquentation peut être la langue. Important de penser l’information en plusieurs langues. Services à développer : aide à l’apprentissage du français, fonds de textes francophones traduits dans d’autres langues.

Discussion :
Qu’est-ce que la médiation ?
La connaissance des outils ne suffit pas. De plus, nous n’avons pas tous les instruments.
Importance de la culture générale des bibliothécaires : le métier reste une profession intellectuelle.
Nécessité pour les bibliothécaires de trouver des partenariats et des médiateurs sur leur territoire.

dimanche 15 mars 2009

La bataille de l'imprimé à l'ère du papier électronique (3/3)

Colloque "La bataille de l'imprimé à l'ère du papier électronique", jeudi 12 mars au CNAM, à l'occasion de la publication du livre éponyme aux Presses de l'université de Montréal (dir. Eric Le Ray)

Quelques notes prises au vol, en attendant de lire le livre :


"Le nouveau modèle économique et les perspectives de développement"


Président : Daniel Dussausaye, directeur de la rédaction Presseedition.fr
Participants : Guy Millière, économiste, historien des cultures ; Jacques Angelé, co-fondateur de la société Nemoptic (projet SYLEN) ; Romain Poulet, chef de produit partenariat business Sony France ; Charles Tijus, université Paris 8, projet LUTIN) ; Marc-François Bernier, chaire de recherche sur la francophonie canadienne en communication, spécialisée en éthique du journalisme, université d'Ottawa.

GM :
- Nous entrons dans une "7ème dimension" (cf. livre, publication prévue automne 2009).
- Phase de destruction créative : le monde change de peau. Changement de paradigme (cf. Kuhn).
- Entrée dans "l'économie quantique".
- Passage aux réseaux = hétérarchie = complémentarité de singularités hétérogènes qui agissent en synergie.
- Réseau = système de dissémination d'intelligence.
- Passage au post-capitalisme = prédominance du capital intellectuel et humain, très mobile.
- Entreprises prédominantes (modèle Google) = entreprises plateformes = ne fabriqueront rien et se centreront sur la création et la dissémination en réseau.
- Importance simultanée du local et du global.
- Horizon : décloisonnement, porosité, plaisir (cf. Google), dématérialisation, mobilité. Ouverture des évantails. La frontière loisir-travail se perd.
- Journaux démassifiés, individualisés. Liens hypertextes, possibilité de partager.
- Tendance graduelle à la gratuité.
- Pub également démassifiée (cf. Ad Sense Google), mieux ciblée et moins chère.
- Pub considérée comme de l'information.
- Convergences d'optimalité.
- Avantage du e-book : légèreté. 700 000 exemplaires du Kindle 1 vendus aux US, la version 2 sort bientôt.


M-FB
- Evolution du métier de journaliste (mais changement a commencé il y a 30 ans).
- Crise d'identité professionnelle, anxiété. L'intégrité du métier est menacée.
- Dématérialisation et dispersion des supports ("les" journalismes).
- L'ordre médiatique ancien disparaît, mais importance des piliers déontologiques.
- La presse gratuite existe au Québec depuis 100 ans.
- Les journalistes revendiquent une noblesse. Attentes très élevées du public envers eux.
- Point d'interrogation : les gestionnaires, dont le rôle est d'être loyaux envers les actionnaires.
- Alternative : rupture vécue comme une crise ou transition plus rationnelle vers un nouvel équilibre.


JA :
- Usagers moins anonymes.
- Construction de communautés, de contenus à la demande.


CT :
- LUTIN (Cité des Sciences et de l'Industrie) = labo pour la vie quotidienne, l'éducation numérique, la classe du futur.
- Travaux sur l'interface cerveau/ordinateur.

samedi 14 mars 2009

La bataille de l'imprimé à l'ère du papier électronique (2/3)

Colloque "La bataille de l'imprimé à l'ère du papier électronique", jeudi 12 mars au CNAM, à l'occasion de la publication du livre éponyme aux Presses de l'université de Montréal (dir. Eric Le Ray)

Quelques notes prises au vol, en attendant de lire le livre :


"La presse dans la tourmente électronique"

Président : Patrick Eveno, historien de la presse.
Participants : Philippe Jannet, PDG Le monde interactif ; Olivier Delteil, responsable business development groupe Les Echos ; Corinne Denis, directrice des éditions électroniques groupe L'Express ; Pierre Haski, directeur de la publication rue89, ancien journaliste de Libé.


PE :
- Crise structurelle + crise conjoncturelle.
- Crise de l'intermédiation et de la professionnalisation.
- Impact d'internet et de la presse d'infos gratuite. Importance de la "gratuité ressentie".
- Problème de la rémunération de la chaîne éditoriale > comment monétiser ?
- La révolution numérique a commencé il y a près de 30 ans.
- Le New York Times a publié récemment une liste des journaux US qui vont disparaître.
- L'info ne paie plus.


PJ :
- Transferts de contenus > transferts d'audience. Quels contenus adaptés à quels supports ?
- Pas 100 % de financement par la pub, mais modèle mixte.
- Une partie des coûts est financée par la structure papier.
- Il faut protéger l'édition papier.
- Application Le Monde sur i-phone téléchargée près de 400 000 fois. Gratuite, pas de coût, pas de contenus spécifiques, c'est seulement un autre canal de distribution


OD :
- Offre e-paper des Echos = infos précises ou segmentées à usage professionnel.


CD :
- Groupe L'Express = 18 marques dont 9 en ligne.
- Sur internet depuis 1996-97.
- Recouvrement faible site/papier pour L'Express, l'Expansion, L'entreprise, Côté sud,...
- Recouvrement très fort pour Votre argent ("le site de votre argent"), où les deux supports se complètent.
- Tout le groupe devrait passer au bi-média.


PH :
- rue89 longtemps présenté comme un killer de la presse.
- Au départ : intuition journalistique. N'a pas attendu d'avoir un modèle économique pour démarrer. La gratuité s'est imposée.
- A démarré sans marque. Pas un centime en marketing ou en communication. Circulation virale uniquement.
- Expérimentations en attendant l'émergence d'un modèle économique (pas de gros groupe derrière).
- Aujourd'hui, 1 million de visiteurs uniques, 20 salariés en CDI (pas de journalisme au rabais).
- Développement d'activités annexes : web-agency, formation, vente de produits dérivés (t-shirts "casse-toi pov' con").
- Lancement d'un mur virtuel où les gens achètent des briques pour mettre de la pub.
- Importance de la veille technologique.
- Importance de la circulation virale de l'info et d'un modèle mixte pour survivre.


PJ :
- Volonté de garder l'image du Monde.
- Homogénéité de l'audience (cadres, CSP+) permet de vendre la pub plus cher.
- Abonnement = accès à un club, droit de commenter, d'écrire des chroniques, d'avoir un blog.


CD :
- Ex. du Figaro, qui a démarré tard, mais vite.
- Faire payer des services autour d'une info généraliste gratuite.


PH :
- Aujourd'hui plus personne n'achète un journal pour savoir ce qui se passe : l'info de base est disponible aussi bien pour les lecteurs que pour les journalistes.
- Il faut de la valeur ajoutée.


PJ :
- Problème TVA à 2,10 sur le papier, 19,6 sur le web.
- 4 millions de visiteurs uniques sur Le Monde.fr - 1 million par jour.
- "Extension du territoire de la marque".
- Rajeunissement du lectorat de l'édition papier.
- L'édition papier (outil de réflexion) devient complémentaire de l'édition en ligne (actualité immédiate + archivage). La tendance s'est inversée.
- Utilisation de l'expertise des lecteurs.
- Ce n'est plus l'info qui fait vivre les journaux.

vendredi 13 mars 2009

La bataille de l'imprimé à l'ère du papier électronique (1/3)

Colloque "La bataille de l'imprimé à l'ère du papier électronique", jeudi 12 mars au CNAM, à l'occasion de la publication du livre éponyme aux Presses de l'université de Montréal (dir. Eric Le Ray)

Quelques notes prises au vol, en attendant de lire le livre :


"Le livre dans la tourmente électronique"

Président
: Lorenzo Soccavo, prospectiviste du livre et de l'édition.

Participants : Frédéric Barbier, historien du livre ; Michael Dahan, directeur du développement, Le Cybook de Bookeen ; François Gerber, directeur des activités numériques à la FNAC ; Constance Krebs, éditrice multimédia ; Fred Griot, auteur, co-éditeur des éditions Publie.net ; Stéphanie Van Duin, directrice business développement chez Hachette livre, présidente de la commission sur le numérique pour le Syndicat National de l'Edition.

FB :
- Ruptures apparentes, mais c'est bien l'histoire du livre qui se poursuit.
- Parallèles entre la situation fin 15è - début 16è et fin 20è - début 21è
- Temps de l'innovation inscrit dans une durée longue :
innovation de procédés
innovation des procédures
innovation de produits
innovation des consommateurs.
- 1ère étape : évolution des supports, des interfaces > des changements se produisent dans le texte, le contenu (plus-value intellectuelle), le paratexte (manipulation du texte), les catégories juridiques.
- Au 15è siècle, on imprime d'abord ce qui existe sous forme manuscrite, avant d'inventer de nouveaux contenus organisés différemment.
- Cf. L'apparition du livre (H.-J. Martin)
- Prospective pour l'e-book : traduction automatique, invention de nouveaux procédés de manipulation du texte > plus-value au niveau du contenu.


CK :
- L'histoire de la littérature est liée à celle des supports.
- Edition électronique = pas de frais de stockage, frais de distribution réduits, communautés de lecteurs, diffusion mondiale à partir d'une édition locale, possibilité de textes multilingues.
- 1ère tentative d'édition numérique en 1998 avec ZéroHeure.com.
- Le travail de l'éditeur change : il doit se mettre à écrire pour exister sur les moteurs de recherche. Travail social et territorial en ligne.
- Possibilité de varier les formes : écrit - image - son, mais avec le texte au coeur du dispositif.
- Fonction de l'éditeur : rendre les textes pérennes, jouer son rôle de barrière critique.


SVD :
- Contexte : marché du livre. Question du prix.
- Question : numérique comme opportunité ou comme calamité pour les éditeurs ?
- Les maisons d'édition ont besoin de nouvelles expertises.
- Le livre papier est un produit parfait, difficile à améliorer (mobile, confortable,...)
- Toutefois, "il faut qu'on aille vers le numérique".
- Nouveaux contrats, travail sur les formats, l'interopérabilité, interrogations sur l'impression à la demande à flux totalement tendu, sur la longue traîne. Impact sur le stockage.
- Rapprochement lecteur / éditeur (cf. site Hachette)
- Impact du numérique sur la chaîne des valeurs (économiques) : les barrières deviennent floues, mouvantes. Où mettre le curseur ?


Question : la crise peut-elle accélérer le passage au numérique, ou va-t-elle le geler ?
Elle va sans doute accélérer le mouvement, avec une reconfiguration de la stratégie numérique.


FG :
- Publie.net existe depuis 1 an et demi. Créé par des auteurs.
- Idée simple : beaucoup de matériel littéraire contemporain existe et n'est pas visible ailleurs que sur le net
- 200 textes édités en un an.
- Conscience d'être dans une bascule historique.
- Travail éditorial exigeant. Grande attention à la typographie (lisibilité). But : lecture dense, dans la durée, pas dans le zapping.
- Très loin de l'auto-édition ou de l'édition de copains.
- Intégration de l'image, du son = autres lectures, autres façons d'agencer le texte.
- Sensation d'inventer.
- Création de réseaux.
- 50 % du prix H.T. revient à l'auteur.
- Accompagnement à l'édition papier.
- Notion de partage : téléchargement ou lecture en ligne ("feuilletoir") avec partage d'annotations.
- Question de la forme : pages qui tournent ?


FG (FNAC) :
- Sony 505 = partenariat Hachette-Sony-FNAC (contrat d'exclusivité de 6 mois, qui se termine dans un mois).
- Plus de 6 000 ventes en 4 mois, 13 000 téléchargements (4 100 titres disponibles).
- Bientôt ouverture d'une gamme de produits (5 ou 6 readers différents) et catalogue élargi.
- 200 000 ouvrages numérisés sont disponibles aux US, seulement 10 000 en France.
- Les nouveaux contrats éditoriaux incluent le numérique.
- Travail à faire sur l'esthétique des modèles et sur l'ergonomie.
- Il manque la couleur pour toucher les moins de 25 ans (mangas par ex).
- Clients actuels : les gros lecteurs (1 à 3 livres par mois).
- Problème prix trop élevé des contenus numériques (TVA à 19,6, contre 5,5 pour le livre).
- Problème de définition du livre numérique.
- Le business n'est pas encore défini > question de la répartition du gâteau.
- Le marché devrait se développer d'ici un an ou deux.


MD :
- 2 nouveaux modèles de Cybook cette année ; bientôt le Cybook GEN3.
- Objectifs : baisser le prix de vente, ajouter de nouvelles fonctionnalités, étendre le périmètre de lecture (presse), possibilité d'abonnements pour accès à des contenus.
- "J'ai vu quelqu'un avec un Sony dans le métro !"
- Il existe un gros potentiel sur les journaux et d'autres types de fonctionnalités.


On peut prévoir un développement du marché de la nouvelle (textes courts adaptés au support). Les lecteurs sont prêts à s'abonner à la lecture sur de nouveaux supports. L'avenir est sans doute à des produits multi-usages.

mardi 10 mars 2009

lundi 9 mars 2009

Qu'est-ce qui se joue ici ?

Limoges, place de Beaubreuil, 9 mars 2009










samedi 7 mars 2009

Voyage en Finlande : d'autres photos

Dehors-dedans à la bibliothèque de Tampere



Ecriture de canard



Maison à Suomenlinna







L'église-phare de Suomenlinna



La cathédrale orthodoxe d'Helsinki




Interdits finlandais



Faut pas faire quoi ?




Canards de mer gelée près de l'île de Suomenlinna




Plage d'hiver à Helsinki


vendredi 6 mars 2009

Découvrir les bibliothèques finlandaises : un voyage, des photos et quelques sites

Du 22 au 27 février, un groupe de 16 bibliothécaires membres de l'ABF (Limousin-Poitou-Charentes) a eu la chance de découvrir les bibliothèques de Helsinki et Tampere à l'occasion d'un voyage en Finlande. Quelques images et des sites pour compléter la visite :

Des bibliothèques


Internet à la Library 10 (Helsinki)





Des postes d'écoute pour découvrir les groupes et musiciens locaux




Dedans-dehors à la Pohjois-Haaga Library




Une petite bibliothèque sur l'île de Suomenlinna



Rikhardinkatu Library à Helsinki



La magnifique bibliothèque de Tampere


... et des sites internet

Library 10 (Helsinki) : bibliothèque 100 % musique et expérimentations
Viikki Library (Helsinki) : BM et BU dans un même établissement
Pohjois-Haaga Library (Helsinki) : bibliothèque de quartier
Rikhardinkatu Library (Helsinki) : bibliothèque centrale
Apple Library (Espoo) : bibliothèque dans un centre commercial
Sello Library (Espoo)
Tampere City main Library (Tampere)
Netti-Nysse Internet Bus (Tampere) : atelier multimédia dans un autobus
Sampola Library (Tampere) : bibliothèque de quartier

Finnish Library Association : l'ABF finlandaise

Très peu de biblioblogs en Finlande - Elina Harju, responsable du bus internet de Tampere, admet que "that would be a good idea". Libworld en liste toutefois quelques-uns, à réserver aux amateurs de finnois dans le texte.

jeudi 5 mars 2009

Une bibliothèque pleine d'enfants, d'histoires et de musique




Qui dit vacances d'hiver dit bibliothèque de quartier pleine d'enfants. Cette fois-ci, on les a gâtés, les enfants, et aussi quelques parents, grands-parents, et même des adolescents : tous les après-midis cette semaine, Joëlle Pascal, conteuse-accordéoniste-jongleuse, a carte blanche pour investir et animer tous les espaces. Quelques images dans la salle jeunesse...










... et Amine à l'accordéon, admiré par les plus petits