samedi 17 octobre 2009

Conjuguer accueil du public et politiques d'ouverture des bibliothèques (3/3)

Journée d'étude ABF Poitou-Charentes-Limousin
8 octobre 2009 à l'IUFM de Limoges

Table ronde :
comment bâtir une politique d'ouverture :
pour qui ? Comment ? Avec quel personnel ?



Participants :
- Georges Perrin, inspecteur général des bibliothèques
- Anne-Marie Bernard, représente Albert Poirot, président de l'ADBU
- Karine Gloanec-Maurin, présidente de la Fédération nationale des Collectivités territoriales
pour la Culture, maire-adjoint de Saint-Agil
- Virginie Ancelin, représentante syndicale CGT-territoriaux de Limoges
- Pierre-Jean Pujol, conservateur à la bibliothèque de Toulouse



Georges Perrin -
Débat très ancien, relancé avec la baisse des prêts et les changements de pratiques.
Rapport en avril 2008 : "Améliorer l'accueil dans les bibliothèques - propositions pour une extension
des horaires d'ouverture", né d'une autre étude réalisée en 2007 :
"L'emploi des étudiants dans les bibliothèques de l'enseignement supérieur"

Constat : 19 h 30 d'ouverture en moyenne pour les bibliothèques municipales françaises
Comparaison avec bibliothèques étrangères : Tampere 72 h, Turin 67 h, Valence 57 h 30. Lyon : 40 h
BU : près de 60 h moyenne nationale, avec pour certaines des pointes jusqu'à 80 h,
mais fermeture une partie de l'année parce que l'université ferme ses campus. Or, lorsqu'une BU est ouverte en août,
elle est fréquentée (ex : Bruxelles)

Que faire ? Tout d'abord analyser les raisons
En BM, problème de l'équilibre travail interne / ouverture au public.
Ex Rennes (organisation en pôles thématiques) : pas de mutualisation des tâches techniques.
Faut-il envisager une externalisation des questions techniques, une rationalisation,
une organisation plus transversale ?
Comment renouer le contact avec le public, qui doit trouver une bibliothèque ouverte
avec des fonds documentaires, des ordinateurs ?
Pour trouver des solutions, le soutien des élus est indispensable.
Marche à suivre : toutes les équipes s'y mettent et font des propositions ;
on consulte les représentants syndicaux ; on se lance et on ajuste.

A noter : il n'y a pas forcément plus de personnel dans les bibliothèques largement ouvertes,
mais l'organisation interne est différente.

Pourquoi les BM n'ouvrent-elles pas les matins ??? « Il n'y a personne » : il faut essayer
pour savoir s'il y aurait du public.
Penser à une modulation des services.
Travail dans l'expérimental en assurant ses arrières.

En Angleterre une université a une BU ouverte 24 h / 24

Les deux ministères se sont mis d'accord pour fournir un effort conjoint en apportant des crédits aux BU.
Côté culture : crédits importants pour susciter une réflexion autour du travail du dimanche
(des communes de la région parisienne se sont portées candidates) avec des contrats étudiants.

En 2007, les BU employaient 3500 personnes sous contrat, les BM 3900.
Proposition d'un contrat type pour étudiants, en BU comme en BM.



Philippe Pineau -
Beaucoup d'étudiants sont obligés de travailler, il est important qu'ils puissent
fréquenter les BU le samedi et le dimanche.



Anne-Marie Bernard -
Complémentarité entre les publics de BU et de BM.
Les BU aujourd'hui voient leurs usages évoluer considérablement.
Enseignants-chercheurs et étudiants n'ont pas les mêmes niveaux d'attente.
Evolution majeure : la fréquentation.
Dans les domaines SVT et santé, la demande est considérable (80 h par semaine et les étudiants demandent plus) :
il pourrait y avoir du public toute la nuit.

Relative paupérisation des étudiants, libres le soir ou à des moments décalés :
tendance croissante, très visible depuis 2 ans.
Stagnation voire baisse des prêts.
Hausse exponentielle de la consultation de ressources en ligne (évolution dans les usages)

Question prioritaire : réfléchir à une politique de sites entre BM et BU
(complémentarité à envisager au niveau des fonds documentaires et des horaires d'ouverture).

Nécessité de faire évoluer les pratiques professionnelles.
Importance de la médiation pour l'utilisation des bases documentaires.
Nécessité d'accompagner le personnel dans ces évolutions, pour acquérir ces nouveaux savoir-faire.
Transition par la formation.
Les BU sont aussi des lieux de vie.
Nécessité d'inventer des modes de gestion différents (moniteurs étudiants formés).
Aujourd'hui les étudiants sont plus autonomes (wifi, ressources électroniques), ils ont avant tout besoin
de places assises pour travailler.

Chance à saisir dans le cadre de l'autonomie des universités.
Opportunités dans le cadre du plan campus et du côté des Conseils régionaux.
Intérêt d'une concertation avec les bibliothèques territoriales.



Pierre-Jean Pujol -

Particularités propres à Toulouse :
- Médiathèque ouverte en 2004 (auparavant, 1 bibliothèque d'étude + des bibliothèques de quartiers).
L'une des dernières construites dans le cadre du programme BMVR.
Souhait de principe des élus : que l'équipement, cher, bénéficie aux Toulousains.
Personnel recruté ad hoc (100) et volontaire pour travailler le dimanche.
Adhésion du personnel.
Mais grève à l'ouverture (intégration des personnels vacataires).

- Travail du dimanche intégré dans les 35 heures. Compensation : 1,66
45 h d'ouverture hebdomadaires.
Des vacataires étudiants interviennent le week-end, mais fort taux de présence des titulaires.
Temps fort de l'animation culturelle le week end.

- Situation actuelle de blocage : on a accepté ça, on ne donne rien d'autre.
Fermeture à 19 h, 18 h 15 le dimanche en mettant les gens dehors.
Système conçu sur 45 heures d'ouverture, très difficile à faire bouger.
Il faut prouver que les bibliothèques sont un enjeu politique important,
refonder une politique de lecture publique en accord avec les élus.
Audit en cours (projet d'établissement pour les 5 années à venir)



Philippe Pineau -

Le dimanche n'est pas un jour comme les autres. Positions syndicales variées.



Virginie Ancelin -
Au sein de la CGT, un groupe travaille sur les questions de la culture.
Débats ces derniers mois sur biblio.fr
Position officielle nationale des bibliothécaires sur le travail du dimanche
(communiqué à consulter ici).
Nous sommes en pleine mutation de la société et la question du travail du dimanche est devenue très idéologique.

La CGT est opposée à la généralisation de l'ouverture du dimanche en bibliothèque,
car d'autres solutions sont possibles pour qu'elles s'adaptent aux besoins des usagers.

Quant aux étudiants, ils doivent pouvoir étudier avec des moyens adéquats
et n'ont pas à devenir moniteurs en BU ou BM.

Lorsqu'il existe une bonne négociation avec les élus lors d'une réflexion sur l'élargissement des horaires,
tout se passe bien.

D'autres solutions existent, compte tenu de la mutation complète des pratiques
nouvelles technologies, dématérialisation des documents).
On peut se demander si l'élargissement des horaires est vraiment pertinent.



Georges Perrin -

Effectivement, l'extension des horaires n'est pas la seule solution.
Effectivement, les étudiants doivent avant tout étudier.
Toutefois, il faut tenir compte du réel (cf Observatoire de la vie étudiante, CEREQ
sur le passage de la vie étudiante au travail).
51 % des étudiants travaillent en France (plus de la moitié dans les services à la personne,
8 % dans le commerce, 1 % en bibliothèque), 80 % aux Pays-Bas.
Avoir été vacataire en bibliothèque est très valorisant sur un CV.
D'autre part, les étudiants sont une bonne interface avec les autres étudiants.
Tout le monde y trouve son intérêt. Il reste une marge de manoeuvre en bibliothèque.
Contrats étudiants : maximum 15 h par semaine.
Enfin, en raison des problèmes de logement, ils sont très présents en bibliothèque.



DEBAT AVEC LA SALLE -

Nécessité d'un équilibre vacataires / titulaires.


A Toulouse, les emplois strictement étudiants sont renouvelés par moitié chaque année.
Ils interviennent aussi l'été. Le vacataire n'est pas amené à rester, mais peut être guidé.
A Bordeaux, contrats avec les étudiants métiers du livre.
Importance de la formation des moniteurs, car on attend d'eux un haut niveau de technicité.
Moins de personnels en BU qu'en BM. Les missions sont différentes.
Les BU ne privilégient pas certains supports (BD, DVD)


Les évolutions en bibliothèque sont toujours lentes.


Les étudiants envahissent les BM le samedi, y compris dans les petites communes relevant du réseau BDP.
Evolutions sociales : les néo-ruraux souhaitent trouver une offre de bibliothèque adaptée.
Quelles pistes pour les petites collectivités, qui cumulent les handicaps :
peu de personnel, peu de moyens,... ?



Il n'existe pas encore d'étude sur cette question.
Piste : mutualisation, complémentarité.
A Troyes : accord BM/BU, la BU paie des vacataires à la BM.


Il faudrait poser la question des contractuels plutôt que des étudiants, titulariser les précaires
plutôt que précariser encore plus.


La titularisation des contractuels en poste n'a pas d'effet sur les horaires d'ouverture.


Problème des emplois à temps non complet. Est-il pertinent d'utiliser les étudiants ?
Problème des moyens : il faut des équipes plus grandes.


L'extension des heures ne suppose pas nécessairement une augmentation des postes.
Les vacataires sont là seulement pour accueillir le public.
Ce serait pire d'avoir des contrats à temps partiel.


Il existe d'autres solutions que l'ouverture du dimanche pour faire revenir les gens en bibliothèque.
On parle de chiffres auxquels on peut faire dire tout et le contraire, peu de la qualité de l'accueil du public.
Pourquoi ouvrir le dimanche ? Est-ce que cela va résoudre tous les problèmes ?


On compare des bibliothèques aux caractéristiques très différentes.
L'ouverture du dimanche a-t-elle vraiment permis d'amener de nouveaux publics ?


Le public du dimanche est différent. Les étudiants sont un moyen.
Pourquoi existe-t-il un tel écart entre bibliothèques françaises et étrangères ?
Etendre les horaires sans apporter de nouveaux contenus, ce n'est pas forcément idéal.


Qu'est-ce qu'on donne au public ? Trop de bibsliothèques n'apportent pas encore le service minimum.


D'autres volets mériteraient d'être étudiés : quels services, quelle organisation ?



mercredi 14 octobre 2009

Conjuguer accueil du public et politiques d'ouverture des bibliothèques (2/3)

Journée d'étude ABF Poitou-Charentes-Limousin

8 octobre 2009 à l'I.U.F.M. de Limoges


Organisation des services au public à Drancy :

pratiques d'hier à aujourd'hui

ophelie.ramonatxo@drancy.fr


Présentation (cliquer ici pour accéder au site du réseau des bibliothèques de Drancy) :

Sept médiathèques. La médiathèque centrale (construite en 2005 et située à 10 mn en RER de la BPI) est ouverte 7 jours sur 7

Communauté de communes de l'aéroport du Bourget / Drancy - Le Bourget - Dugny (proche banlieue parisienne). Bassin de population de 90 000 habitants.


Drancy a toujours fonctionné en réseau.

Objectif des élus : que Drancy devienne célèbre pour autre chose que son camp de concentration.

Jusqu'en 2007 : bon maillage mais petits équipements dans des lieux non conçus pour cet usage, y compris la centrale (50 000 documents dans 600 m2). Aucun désherbage n'avait été fait pendant 50 ans, il y avait des réserves sauvages à divers endroits.

Aujourd'hui : établissement tout vitré (4 000 m2) à la frontière Drancy – Le Bourget.



Espace totalement décloisonné : plus grand mélange des publics, besoin de moins de personnel pour ouvrir

Inauguration simultanée de deux bibliothèques de quartier en même temps que la nouvelle médiathèque


Commande politique :
- ouvrir le dimanche (commande du nouveau maire, sur le modèle d'Issy-les-Moulineaux)
- occuper les jeunes
- ouvrir le lundi pour toucher des publics différents (personnes âgées, commerçants)
- « ouvrir plus pour gagner plus... de public » : 17 h en 2001 (10 h pour la section jeunesse), 26 h en 2003 avec harmonisation adultes / jeunesse, 31 h en 2004.
- ouvrir plus tard le soir (finalement, juste 1/2 heure de plus, jusqu'à 19 h, ce qui permet un passage rapide d'actifs sortant du travail). Expérience d'une soirée poker jusqu'à 23 h : gros succès.


Organisation actuelle :
- 60 agents, dont 35 à la centrale
- 41 heures d'ouverture sur 7 jours (souhait initial des élus : 60 heures)
- journée continue le mercredi et le samedi
- l'idée d'ouvrir les matins en semaine a été abandonnée
- fermeture le dimanche en juillet et août, ainsi que les dimanches collés à un jour férié
- pour le personnel : 4 dimanches travaillés par an, heures récupérées doubles (différent d'Issy-les-Moulineaux, où le dimanche est un jour banalisé) ; un jour sur deux on finit tard (19 h 15), un jour sur deux on finit tôt
- ouverture du dimanche : 5 titulaires présents (4 postes de travail + 1 bibliothécaire mobile) et 7 vacataires de nivdeau bac à bac +2

Un arrangement a été trouvé avec les équipes après un travail collectif : chacun a pu proposer un scénario. Les syndicats ont été consultés sur la fin (les équipes n'étant quasiment pas syndiquées), à la demande de la Direction.


Conséquences :
- 15 % d'inscrits sur les 3 villes (6 % en 2002)

- entrées : 45 000 en 2003, 200 000 en 2008 (ensemble du réseau) sans énorme campagne de communication. Les élus n'ont pas pris conscience tout de suite de l'importance du dimanche

- prêts par jour : en 2006 le plus petit jour était le lundi, le plus gros le samedi. Puis le jeudi est devenu le jour pauvre, le dimanche le plus gros en prêts et le samedi a explosé

- plus gros jour le mercredi, suivi du samedi et du dimanche

- le dimanche après-midi concurrence un samedi complet, l'activité du lundi dépasse celle d'un jeudi ou d'un vendredi. Certains usagers sont propres au dimanche, mais on assiste aussi à un report d'activité depuis les autres jours. Pas d'animations spécifiques.


- publics spécifiques le dimanche (beaucoup de fréquentation familiale) et entre 12 h et 14 h

- organisation interne : le travail du dimanche est bien accepté, voire très (trop) demandé par les agents ; rythme de travail régulier, mais à flux tendu



QUESTIONS ET DISCUSSION AVEC LA SALLE :

Nouveaux publics ?

Il faudrait une analyse fine. Le public du dimanche est proche de celui du samedi. Importance du travail avec les partenaires locaux pour élargir la sociologie des publics. Mais la première condition, c'est d'être ouvert si on veut "conquérir de nouveaux publics"


Gratuité ?

Oui (inscription, prêts tous supports, 40 ordinateurs en libre accès) y compris pour les gens extérieurs à la communauté de communes. Sur le point de passer au prêt illimité pour les documents imprimés. Un sac donné à chaque inscription. Carte payante si elle est perdue 2 fois.


Annexes ouvertes 25 heures par semaine, en horaires complémentaires. Elles pourraient devenir pionnières en matière d'innovation (jusqu'à présent c'était la centrale)

Communauté de communes : émulation entre les municipalités pour être à la pointe de l'évaluation


Etudiants : collaboration de courte durée. Travaillent 4 heures le dimanche et tournent sur les samedis (7 heures)


jeudi 8 octobre 2009

Conjuguer accueil du public et politiques d'ouverture des bibliothèques (1/3)

Journée d'étude ABF Poitou-Charentes-Limousin

8 octobre 2009 à l'IUFM de Limoges


Quelques notes prises au vol, en trois parties :

  1. La conquête de nouveaux publics passe-t-elle par de nouveaux horaires d'ouverture ?

  2. Organisation des services au public à Drancy : pratiques d'hier à aujourd'hui (cliquer ici)

  3. Table ronde : Comment bâtir une politique d'ouverture ? Pour qui ? Comment ? Avec quel personnel ?



La Library 10 à Helsinki


La conquête de nouveaux publics passe-t-elle

par de nouveaux horaires d'ouverture ?

Françoise Gaudet (conservateur à la BPI, service études et recherche)


Entre 2005 et 2007, la situation n'a quasiment pas évolué : 19 h 57 d'ouverture hebdomadaire pour les bibliothèques municipales françaises. Les exemples étrangers, que ce soit dans les pays anglo-saxons, nordiques ou méditerranéens montrent que nous ne sommes pas bons. Il faut toutefois souligner qu'il existe des querelles de chiffres)

Rappel : l'enquête CREDOC a bien montré que les bibliothèques publiques peinent à attirer certaines catégories de la population (ouvriers) ; la courbe des inscrits monte avec la courbe de revenus.

Vaut-il mieux chercher à augmenter la fréquentation ou diversifier les publics ?

La BPI est ouverte à tous, mais est majoritairement fréquentée par des étudiants.

Pourquoi la majorité des Français viennent-ils si peu en bibliothèque, alors qu'ils trouvent majoritairement que c'est bien ?

Cf. enquête CREDOC + travail de Bruno Maresca « Les bibliothèques municipales en France après le tournant internet » :

- manque de temps (toutes catégories confondues) : le rapport au temps a changé

- manque d'habitude (pour les non usagers) – réponse tautologique et grave : conviction que c'est un bon endroit, mais pour les autres.
- méconnaissance profonde de ce qu'est la bibliothèque aujourd'hui, problème de communication, question de l'accessibilité (horaires d'ouverture, surtout mis en avant par les usagers)
- comment garder le public présent tout en attirant un public fragile ?
- problème des horaires compliqués, dissuasifs
- bibliothèques fermées au moment où les gens sont disponibles. A noter : beaucoup de bibliothécaires ne pourraient pas fréquenter une bibliothèque en raison des horaires d'ouverture...

A la BPI (pas de prêts, pas d'inscription), un tiers des actifs viennent après 18 h.

Les pratiques changent : fort développement de la lecture sur place (14 % d'usagers non inscrits en 2005, contre 7% en 1997).

Ces changements ont des répercussions sur d'autres indicateurs :

- les visites sont plus occasionnelles (20 % des non inscrits viennent « régulièrement » contre 60 % des inscrits)

- les usagers viennent moins souvent, mais restent plus longtemps (hausse des visites de plus d'1 heure). A la BPI, le nombre d'entrées baisse depuis 2002, mais elle reste toujours pleine (les files d'attente ne sont pas une légende).

Augmentation de l'offre : multimédia, animations,... On s'attarde, on flâne à la bibliothèque, on y travaille sur place.

Depuis l'arrivée d'internet, on assiste à un profond changement dans les modes de recherche d'informations : par exemple, pour aider les enfants dans leurs études, 50 % des personnes interrogées dans l'enquête du CREDOC disent utiliser internet, 20 % la bibliothèque. On ne va plus en bibliothèque pour consulter une encyclopédie.

L'emprunt de livres reste majoritaire chez les inscrits. Augmentation du travail sur place, y compris avec ses propres documents.


La BPI, un cas d'école :

- bibliothèque nationale, en plein centre de Paris

- horaires d'ouverture très larges, y compris le dimanche (file d'attente moyenne de 1 h 07, 16 mn en semaine, 24 mn le samedi).
- pas les mêmes usagers le dimanche et en semaine
- moins d'entrées le dimanche, mais visites plus longues (5 000 visiteurs en moyenne pour une durée de 4 h 23 le dimanche, plus de 6 000 le lundi pour 3 h 10)
- profil différent : plus de jeunes, d'étudiants (82 % le dimanche), qui fréquentent d'autres bibliothèques en semaine, beaucoup de visites en groupes même si le travail est individuel
- ouverture du soir : à 13 h, les étudiants représentent 82 % des visiteurs, alors qu'à 21 h les non étudiants représentent 50 % du public
- un groupe travaille actuellement sur un éventuel élargissement des horaires pour attirer plus d'actifs (auto-formation par ex)
- à l'occasion de la « Nuit blanche », la BPI reste ouverte jusqu'à 2 h du matin : gros succès
- 44% des retraités déclarent qu'ils viendraient après 22 h : la demande existe.


QUESTIONS DES PARTICIPANTS

* Y a-t-il une section jeunesse à la BPI ?

Non, elle a été supprimée car elle attirait seulement les jeunes du quartier). L'accueil de ce public relève de la Ville de Paris. Toutefois, les enfants accompagnés peuvent venir à la BPI.



* Arrive-t-il que la BPI accueille des adultes donnant des cours particuliers à des lycéens ?

Non. A la BPI, les lycéens viennent souvent en groupe et se partagent les tâches. Une étude est en cours sur les usages du portable.


* Lorsqu'une bibliothèque modifie ses horaires d'ouverture, combien de temps faut-il avant de voir un changement dans la fréquentation ?

A Drancy (gros équipement ouvert 7 jours sur 7), après 2 ans la modification des habitudes est très sensible. Tout dépend de la communication. Une augmentation significative produit des résultats significatifs (à condition que les horaires soient adaptés). Question importante de l'organisation personnelle du temps. Nécessité d'enquêtes en amont. Il existe un « Bureau du Temps » à la Ville de Paris.


* Un groupe de travail vient de se mettre en place à la BPI en vue d'une réflexion concertée avec les bibliothèques municipales, la BnF et les BU. Des contacts ont été pris, la question est en cours de « débroussaillage ».


*Les étudiants ont-ils des problèmes pour fréquenter leur propre BU ?

Des enquêtes ont montré que ce qu'ils apprécient, c'est l'accessibilité (horaires d'ouverture) de la BPI, qui vient en complément de leur BU et de leur BM. Les étudiants sont majoritairement multi-fréquentants.


* Problème des enquêtes : on interroge les usagers et ils sont peu critiques.Parfois peu d'intérêt de la population pour les enquêtes sur la bibliothèque, avec des taux de réponses décevants. Il ne suffit pas de poser une question dans le bulletin municipal.


La bibliothèque de Tampere (Finlande)