Notes prises lors de la table ronde de l’ENSSIB au Salon du Livre de Paris, lundi 16 mars (il est possible qu'il y ait quelques erreurs sur l'orthographe du nom des intervenants - si c'est le cas, je remercie par avance toute personne qui voudra bien me le signaler...).
Animateur : Yves Alix, (Bulletin des Bibliothèques de France).
Participants : Dominique Tabah (bibliothèque de Montreuil), Olivier Chourrot (BPI), Sandrine Malotaux (IN Polytechnique Toulouse), Dominique Gilot (maire d’Eragny-sur-Oise, ex-secrétaire d’Etat auprès de Martine Aubry)
YA :
Rôle des bibliothèques dans l’insertion professionnelle après l’université (cf. loi LRU) et dans la formation tout au long de la vie ? Ce n’est pas, a priori, la mission primordiale des bibliothèques ; cela n’appartient pas non plus à leur image.
Sources disponibles : Médiathème « Pluralité culturelle en actes » ; journée ARPEL Aquitaine sur les relations entre bibliothèques et organismes de formation.
A paraître dans quelques jours : BBF n° 2-2009 « Bibliothèques, formation, insertion ».
DG :
La bibliothèque offre au citoyen la possibilité de prendre sa vie en main. C’est un creuset, un lieu d’ancrage pour un projet culturel. Elle participe à l’évolution du territoire. Elle ne sert pas uniquement à la conservation et au prêt de documents, mais peut être actrice de citoyenneté. C’est un instrument de lutte contre le délitement social. Il faut envisager une évolution des pratiques tout en conservant ses missions traditionnelles. Problème de résistance au changement, de la part des professionnels, mais aussi du public. Nécessaire évolution des métiers, qui suppose une volonté conjointe des élus et des professionnels. Il faut accepter l’expérimentation pour créer ensemble une nouvelle identité collective. La bibliothèque est un élément dans une réflexion urbaine plus large, c’est un outil au service des politiques locales. C’est un deuxième chez-soi, un « centre social à vocation culturelle ».
YA :
Lise Bissonnette (Bibliothèque nationale du Québec) insiste sur le caractère fondamentalement culturel de la bibliothèque.
OC :
Projet « cap métiers » : les bibliothèques peuvent être partenaires pour soutenir des projets. Quelle est leur légitimité pour intervenir dans le domaine de l’économique et du social ?
Trahison linguistique : « life-long learning » se place du point de vue de l’usager et concerne toute forme d’acquisition de connaissances, alors que « formation tout au long de la vie » se place du côté d'une institution qui forme/formate ; on trouve la même opposition chez les philosophes des Lumières. Cf. Adam Smith : éducation centrée sur le sujet. A l’université, même hiatus entre enseignement-recherche et insertion professionnelle. Loi LRU : l’insertion est la troisième mission des universités.
SM :
La loi LRU prévoit des bureaux d’aide à l’insertion professionnelle dans toutes les universités. Trois champs d’action : réussite à l’université (actions « aide à la réussite », travail sur l’échec en 1ère année, appropriation des codes de l’université) ; professionnalisation de la licence (diminution de l’hégémonie des filières généralistes, maîtrise des TICs, des langues étrangères, du français écrit et oral) ; aide à l’insertion professionnelle des étudiants. La plupart des BU françaises sont maintenant dans des bâtiments neufs ou rénovés. L’amplitude des horaires d’ouverture, le personnel qualifié, sont des atouts indéniables pour en faire des outils d’aide à la réussite. Elles perdent peu à peu leur dimension de bibliothèques de recherche et la place des étudiants y a augmenté. Elles offrent des conditions optimales pour le travail personnel. Les étudiants y trouvent à la fois des fonds, du matériel informatique, du matériel d’auto-apprentissage, des animations culturelles, une formation à la recherche documentaire et d’information. Elles servent à la médiation entre l’individu et le champ de connaissances. De plus, elles sont le lieu de sociabilité qui manque ailleurs sur les campus.
DT :
Le rôle social et la mission culturelle des bibliothèques sont complémentaires. Pour l’autodidacte, la bibliothèque est par excellence un lieu où on apprend. Egalement un lieu de valorisation des cultures d’origine. Rappel : c’est un équipement non obligatoire, mais 100 % de la population pourrait fréquenter ce lieu… Lieu intergénérationnel où la mixité est une idée forte. Rôle important dans l’adaptation à la société qui vient : ouverture aux formes modernes de la culture. Conjugaison écrit – image – son – création. Importance de l’analyse démographique des populations à desservir : le premier obstacle à la fréquentation peut être la langue. Important de penser l’information en plusieurs langues. Services à développer : aide à l’apprentissage du français, fonds de textes francophones traduits dans d’autres langues.
Discussion :
Qu’est-ce que la médiation ?
La connaissance des outils ne suffit pas. De plus, nous n’avons pas tous les instruments.
Importance de la culture générale des bibliothécaires : le métier reste une profession intellectuelle.
Nécessité pour les bibliothécaires de trouver des partenariats et des médiateurs sur leur territoire.
2 commentaires:
Merci pour ces notes :-)
Ton blog est superbe, que de belles idées!
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