Se nourrir chaque jour de biblioblogs est important pour rester en bonne santé bibliothéconomique. Encore faut-il bien les choisir. Pour ma part, j'ai une nette préférence pour les biblioblogs "incarnés", ceux où affleure la présence d'un ou plusieurs êtres humains avec leurs doutes, leurs imperfections, leurs humeurs et coups de coeur, leurs éclats de rire. Les blogs institutionnels, même s'ils tendent plus vers la perfection formelle, m'intéressent moins. Je les trouve trop lisses, froids, trop corrects, sans chair ni âme. Ils ressemblent souvent trop à des communiqués de presse officiels et n'apportent guère de plaisir de lecture. J'aime savoir qui écrit et "d'où" ça s'écrit. Une bibliothèque, c'est une institution ; ce sont aussi des êtres humains à la rencontre d'autres êtres humains. Rien n'oblige un blog institutionnel à être désincarné - en témoigne le tout récent Bua'bloc, créé par l'équipe de direction de la bibliothèque universitaire d'Angers et destiné aux étudiants.
Depuis peu, j'ai abandonné mon agrégateur Netvibes pour Google Reader - oui, je sais, c'est G... et alors ? Ce que j'apprécie dans cet outil de veille, c'est la possibilité de mettre des mots-clés sur les articles qui m'intéressent (très utile pour les retrouver facilement), de partager et éventuellement commenter ceux que je sélectionne. Je trouve cette pratique plus vivante que la simple consultation de flux... avant oubli. Le problème auquel je commence à me heurter, c'est celui de la quantité : j'ai actuellement un peu plus de 80 abonnements (biblioblogs, mais aussi blogs de journalistes dont les questionnements peuvent éclairer ceux des bibliothécaires, blogs d'écrivains et de critiques littéraires, de philosophes, de sociologues, de critiques d'art). J'ai une pratique de lecture de plus en plus rapide - je rêve de revenir à la lecture lente d'antan, heureusement qu'il reste la poésie pour cela - mais mes yeux et mon cerveau ne peuvent pas absorber plus, j'arrive à RSSsatiété. Je crois que, sous peine de souffrir "d'infobésité", il va falloir que je pratique une sorte de désherbage systématique : un nouveau flux = un flux supprimé. Ceci dit, dans ce domaine comme dans bien d'autres, adopter des pratiques collectives serait plus intelligent et éviterait les bidouillages personnels intuitifs et erratiques.
3 commentaires:
Je me retrouve absolument là-dedans, moi le biblioboulimique. Plus le temps passe plus mon agrégateur enfle. Et si certains flux disparaissent, ils sont vite remplacés par un ou plusieurs autres. Peut-être qu'un jour je vais finir pas lâcher du lest, voire débrancher la prise. Mais pour l'instant, tout ceci extrêmement excitant et motivant. Ça me donne une impression de fourmillement et de bouillonnement intellectuel au sein de la profession, qui n'est pas désagréable du tout.
Hector et Senebrus sont également de ton avis. Je suis, pour ma part à 160 abonnement et comme toi, ils vont du blog bibliothéconomique au blog musical en passant par le flux rss de mon journal préféré,...
Cela devient ingérable. Ma résolution de ce lendemain de saint Jérôme... est de me descendre à 150 flux et d'y rester.
Thanks grreat blog post
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