- Bonjour. Je suis venue pour vous dire que finalement je ne viens pas.
- Bonjour. ??...
- Oui, je suis là juste pour m'excuser, pour annuler mon inscription. Je voulais m'acheter un ordinateur, mais je suis sûre que je ne vais pas savoir m'en servir.
- Justement, cet atelier s'adresse aux débutants, à ceux qui ne connaissent rien aux ordinateurs. C'est votre cas, n'est-ce pas ?
- Oui, oui. Oh, je suis sûre que je n'y arriverai jamais ! Non, je préfère repartir.
- Puisque vous êtes là, pourquoi ne pas rester ? Pendant cet atelier, nous allons voir ce qu'est un ordinateur et comment on dialogue avec lui en utilisant la souris et le clavier. Avez-vous déjà cliqué, Madame ?
- Ouh la la, non, jamais !
- Alors là, Madame, il faut faire ça au moins une fois dans sa vie ! Vous verrez, on s'y fait très vite et ensuite on ne peut plus s'en passer !
- (sourire, enfin)
- Ceci dit, je ne vous oblige pas. C'est vous qui voyez.
- Et si je n'y arrive pas, je peux partir avant la fin ?
- (pas question, minette : je ferme la porte à clé, je t'attache à ta chaise et je te fais faire des trucs que t'imagines même pas. Tu vas adorer) Bien sûr, vous partez quand vous voulez. Vous n'êtes pas prisonnière !
4 commentaires:
Ca me rappelle une dame qui s'était enfilé une bonne rasade d'alcool avant de se présenter à sa première initiation: pour se donner du courage!
Ça me rappelle un débat sur l'accès des publics empêchés (et/ou public non-usager) aux nouvelles technologies. Ce public pourra toujours trouver un accompagnement dans nos murs, mais le problème c'est qu'il faut qu'on nous le réclame. On ne peut pas deviner que tel ou tel voudrait s'initier à l'informatique et est pétrifiée par la peur de l'inconnu et du ridicule.
Comment répondre à des questions qu'on ne nous pose pas ??
La réponse est peut-être dans la nécessité pour nous d'avoir une attitude empathique. Je crois que les gens sentent si nous sommes ouverts (ou non) à des questions qu'ils aimeraient, mais n'osent pas, poser. Bertrand Calenge aborde cette question de l'empathie dans un billet récent, "métier d'arts", à lire absolument
Pas évident. Quand ma collègue chargé du multimedia ou moi ne sommes pas là, les usagers ont sûrement droit à un généreux "Ah non désolé, on peut pas vous aider". Et si l'un de nous est là, il doit cesser ce qu'il était en train de faire parce qu'il est le seul compétent. Je crains qu'aux yeux du public ça doit donner l'impression qu'on se débarrasse de lui et de ses questions déplacées dans une bibliothèque...
Sans compter qu'au moindre souci informatique, c'est à nous de venir réparer leurs bêtises. Elles vont pas non plus chercher à apprendre, ce serait trop facile.
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