lundi 9 juin 2008

Promenade

Comme le dit fort bien Alexia Guggemos sur son blog Déliredelart, lorsqu'on entre dans la nef du Grand Palais pour voir l'oeuvre de Richard Serra "Promenade" (Monumenta 2008, jusqu'à dimanche prochain), on a tout d'abord l'impression qu'il n'y a rien sous la verrière. Ce rien génial, d'un poids total de 75 tonnes, ce sont cinq plaques d'acier dressées vers le ciel comme pour capter la lumière et en jouer, épaisses de 13,8 centimètres, hautes de 17 mètres et larges de 4 mètres. Et ce rien, ces plaques rectangulaires, on peut rester des heures à les contempler, à se promener entre elles, avancer, reculer, les contourner, s'éloigner, regarder les autres promeneurs avancer, reculer, tourner autour, s'éloigner. Par leur monumentalité et leur simplicité, leur évidence, elles modifient les unités de mesure ordinaires. Elles en deviennent musicales. On peut s'amuser à en faire disparaître une, deux, trois, quatre, les décaler pour voir apparaître comme un chemin du milieu, s'approcher pour voir leur sommet se courber - j'ai beau savoir que c'est une illusion d'optique, l'expérience est étonnante. J'aurais juste aimé un énorme orage sur la verrière pendant cette "promenade", malheureusement il a fait beau.

Ces plaques ont été fondues dans la loire, à l'usine Industeel - Arcelor Mittal. Il a fallu dix jours pour les transporter. L'oeuvre à vendre, à moins qu'elle n'ait déjà trouvé un acquéreur haut de plafond et solide de plancher.

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