mercredi 14 mai 2008

Délires d'écriture

C'est le joli mois de Mai du Livre d'Art !

Surprise : j'ai découvert dans ma bibliothèque un livre que je n'avais jamais remarqué : Ecriture en délire (éditions 5 Continents, 2004), publié à l'occasion de l'exposition éponyme présentée à la Collection de l'Art Brut à Lausanne en 2004.

Dans un entremêlement d'images et de mots, on y rencontre les oeuvres d'Aloïse, de Carlo Zinelli, Henry Darger, Emmanuel Derriennic, Jules Doudin, Howard Finster, Emile Josome Hodinos, Aimable Jayet, Jeannot, Sylvain Lecocq, Dwight Mackintosh, Pascal-Désir Maisonneuve, Gaston Marchal-Moreau, Kunizo Matsumoto, Francis Palanc, Laure Pigeon, Jeanne-Marthe Privat, Constance Schwartzlin-Berberat, Jeanne Tripier, August Walla, Adolf Wölfli, tous artistes généralement classés à la rubrique "art brut".

Quelques extraits de l'avant-propos de Lucienne Peiry :
"Les multiples artistes réunis dans cet ouvrage ignorent - volontairement ou non - les normes et les règles de la langue. Diaristes extravagants, épistoliers donquichottesques, écrivains utopistes, ils abordent l'écriture dans un esprit de désinvolture, d'invention gratuite et irrespectueuse. Chacun s'adonne avec subversion à faire s'affoler syntaxe, orthographe, alphabet. Aux conventions et aux normes, (ils) préfèrent les sens cachés, les labyrinthes graphiques et les malversations sémantiques et scripturales qu'ils font foisonner avec ferveur.
Dans leurs lettres d'amour ou de rage, leurs journaux intimes et leurs plaidoyers, ils insufflent à l'alphabet des inflexions graphiques et réactivent le corps des lettres. Ils redonnent aux mots une valeur pictographique. Certains poussent l'aventure jusqu'à conjuguer véritablement la figure et l'écriture et ainsi à réconcilier le verbe et l'image dans leurs dessins, leurs peintures, leurs broderies.
Les impulsions élémentaires de l'écriture, habituellement réfrénées et mises au ban par ce que Michel Thévoz appelle "le dressage éducatif", retrouvent sous leur plume ou leur pinceau leur vigueur et leur sauvagerie. (...)
La substance phonique tissée à la matérialité graphique redonne à ces énoncés inventifs et subversifs pleine valeur, à la rencontre du signifiant et du signifié, du sens et du signe."

Aucun commentaire: