vendredi 16 mai 2008

Si loin la Sibérie

Quel bonheur de découvrir à la faveur d'un dimanche très pluvieux (après des mois de littérature tombe-des-mains-avant-la-30ème-page) le dernier roman de Michèle Lesbre, Le canapé rouge (éd. Sabine Wespieser, 2007) !

Un roman ferroviaire : la narratrice, Anne, laisse vagabonder ses pensées à l'occasion d'un voyage en Transsibérien pour rejoindre Gyl, un homme qu'elle a aimé et que finalement elle ne retrouvera pas. Tout la ramène vers sa voisine et complice, Clémence, une vieille dame facétieuse assise sur son canapé rouge, à laquelle elle lisait régulièrement des récits liés aux vies de femmes libres (Olympe de Gouges, Milena Jesenska, Marion du Faouët,...). Amour, présent et passé se font écho lors de ce voyage, sur fond de Russie post-soviétique.

Un livre tendre, lumineux et délicat, à ne pas rater.

Deux petites phrases pour donner envie de le découvrir : "Je m'oubliais, ou plus exactement j'étais happée, étourdie, enivrée par cette sorte de solitude qu'engendre le voyage, cet oubli momentané des habitudes, des repères" (p. 37) ; "N'avez-vous jamais croisé de ces êtres qui semblent ne pas se trouver sur votre chemin par hasard, mais par une sorte d'évidence si bouleversante que votre existence en est subitement transformée ?" (p. 52)

Et quelle joie ! Il me reste à découvrir les autres romans de Michèle Lesbre : Boléro (2003), Un certain Felloni (2004), La petite trotteuse (2005) chez Sabine Wespieser ; Nina par hasard (2001) au Seuil ; Que la nuit demeure (1999), Une simple chute (1997), Que la nuit demeure (1999) chez Actes Sud Babel noir.

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