dimanche 11 mai 2008

Ne pas se perdre

Même en faisant de gros efforts, je n'ai pas le sens de l'orientation. Où que j'aille, je perds mon chemin, je m'égare, je crée des rallongis pas possibles : trop distraite, sans doute trop peu désireuse d'aller droit au but.

Que perd-on quand on s'égare ? Qu'égare-t-on quand on se perd ? Ce père... ses gares... Là, je fais un peu ma Jacqueline Lacan !

Quoi qu'il en soit, voici un itinéraire parisien erratique trouvé dans le roman de Grégoire Polet, Leurs vies éclatantes (Gallimard, 2007) :

"La rue de Valois donne dans la rue des Petits-Champs. La rue des Petits-Champs croise la rue Sainte-Anne, qui devient rue de Gramont puis rue Laffitte. La rue Laffitte donne devant l'église Notre-Dame-de-Lorette dans la rue de Châteaudun, qui donne dans la rue Lafayette, qui croire la rue du Faubourg-Poissonnière. La rue du Faubourg-Poissonnière aboutit au carrefour de Barbès-Rochechouart, où le boulevard de Rochechouart reprend le boulevard de la Chapelle, devient boulevard de Clichy, où est la place Pigalle. De la place Pigalle part la rue Jean-Baptiste-Pigalle, où donne la rue Notre-Dame-de-Lorette, qui traverse la place Saint-Georges, d'où part la rue Saint-Georges, qui donne dans la rue de Châteaudun, et Joseph se retrouve devant l'église Notre-Dame-de-Lorette, plus fatigué. D'où part la rue Laffitte, qui croise la rue de la Victoire, qui donne dans la rue Joubert, qui croise la rue de Caumartin, qui croise la rue de Provence, qui finit où finit la rue de Rome, dans le boulevard Haussmann. Sur le boulevard Haussmann est la place Saint-Augustin, d'où part la rue La Boétie, longue, qui croise les Champs-Elysées et devient la rue Pierre-Charron, qui devient l'avenue Pierre-1er-de-Serbie, qui se termine dans la place d'Iéna. De la place d'Iéna part l'avenue du Président-Wilson, d'où descendent les escaliers de la rue de la Manutention, qui croise l'avenue de New-York, où la passerelle Debilly enjambe la Seine jusqu'au quai Branly. Le quai Branly aboutit dans la place de la Résistance, d'où part l'avenue Bosquet, qui croise la rue Saint-Dominique, qui traverse l'esplanade des Invalides et croise la rue de Bourgogne, qui croise la rue de Grenelle, qui croise la rue du Bac, qui devient la rue Saint-Placide, qui devient la rue Notre-Dame-des-Champs. La rue Notre-Dame-des-Champs finit place Camille-Jullian, d'où part le boulevard de Port-Royal, qui finit dans l'avenue des Gobelins, qui finit place d'Italie, d'où part l'avenue d'Alésia. La rue d'Alésia croise la rue de Bigorre, qui donne dans la rue du Commandeur, qui donne dans la rue Bezout, qui croise la rue d'Alembert, qui croise la rue du Couédic, qui croise la rue Hallé, qui croise la rue Rémy-Dumoncel, où donne la rue Montbrun, qui croise la rue Bezout, qui croise la rue Hallé, où donne la rue d'Alembert, qui croise la rue Rémy-Dumoncel, qui croise la rue Hallé, qui croise la rue Bezout, qui croise la rue Montbrun, qui donne dans la rue Rémy-Dumoncel, qui croise la rue d'Alembert, qui donne dans la rue Hallé, qui finit dans la rue du Commandeur (...)"

Sacrée ballade, mais je me demande s'il ne s'est pas un peu égaré, d'autant qu'à ce moment-là de l'histoire Joseph ne sait pas trop où il va !

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