vendredi 16 mai 2008
hey Telerama, Houellebecq, ça te cloue le bec? (pardon...)
occitan
Bon, Telerama, li sei abonat, deve ben zo confessar… mas, laissatz-me m’esplicar : li sei abonat de naissença… Quante sei nascut, vengut au monde, ma mair era abonada a ‘quela revusda dau summum de la critica culturala francesa (de Paris)… En frotjar, Telerama m’a jamai laissat en patz : totjorn ‘quela bibla de pertot : canton, cosina, chambras, taula dins l’òrt, WC… pertot, pertot dins l’ostau (mai dins la veitura !), un limero de Telerama, ancian que noveu… Quant’ai laissat mos parents per viure la vita d’òme, i’a quauqu’annadas, me sei plantat de legir Telerama… Ma mair fasia un pauc la mina, me conselhava de ‘chaptar tau o tau limero, de temps en temps… Mas non, folia pus me ne’n parlar, i avia tirat ‘na crotz giganta sus Telerama, eria desliurat… Mas coma sabetz, nòstre passat ‘chaba totjorn per nos tornar en plena chara ! Dos ans mai tard, figuratz-vos que me sei mes en parelh coma ‘na dròlla, que sei totjorn coma ela, que coneissia pas la revusda sacrada, o direm de nom, de reputacion, mas pas vertadierament, ‘l’avia pas quela relacion fusionela de ma mair ambe la revusda… Tòst dich tòst fach, fauguet pas mai de 2 mes a ma mair per ne’n far ‘na novela fadarda… Ambe ‘na tecnica de venta que tròbe limita-limita, de saubre : li ofrir son prumier abonament… que podia, ieu, paubre bogre, far contra… bruslar la revusda mas surtida de la boita de letras ? Non, totparier, som pas de sauvatges, pas d’autodafé chas me… E veiqui, aura fai 4 ans que ma mia, qu’a (sus ‘queu punt de mai) un pauc pres la plaça mairala, me ditz chasqua setmana, en me balhar lo darrier limerò : « Deurias legir quò-‘qui, deurias gaitar quò-lai… »… Bon, daus còps, segue sas damandas (consensus fai pas de mau au mainatge), e zo fase… E, deve l’avoar, daus còps se li troba de las belòias, coma ‘queu article qui sus lo libre de la mair de Houellebecq…
Espere d'autres testimonhages sus Telerama...
français
Bon, Télérama, j’y suis abonné, je dois bien le confesser… mais, laissez-moi m’expliquer : j’y suis abonné de naissance… Quand je suis né, venu au monde, ma mère était abonnée à cette revue du summum de la critique culturelle française (de Paris)… En grandissant, Télérama ne m’a jamais foutu la paix : toujours cette bible partout : salon, cuisine, chambres, table de jardin, WC… partout, partout dans la maison (et aussi dans la voiture), un numéro de Télérama, ancien ou nouveau… Quand j’ai quitté mes parents pour vivre la vie d’homme, il y a quelques années, j’ai arrêté de lire Télérama… Ma mère faisait un peu la tronche, me conseillait d’acheter tel ou tel numéro, de temps en temps… Mais non, il ne fallait plus m’en parler, j’avais tiré une croix géante sur Télérama, j’étais libéré… Mais comme vous le savez, notre passé finit toujours par nous revenir en pleine face ! Deux ans plus tard, figurez-vous que je me suis mis en couple avec une jeune fille, avec qui je suis toujours, qui ne connaissait pas la revue sacrée, ou disons de nom, de réputation, mais pas vraiment, elle n’avait pas cette relation fusionnelle qu’a ma mère avec cette revue… Sitôt dit sitôt fait, il ne fallut pas plus de 2 mois à ma mère pour en faire une nouvelle fanatique… Avec une technique de vente que je trouve limite-limite, à savoir : lui offrir son premier abonnement… Comment pouvais-je, moi, pauvre bougre, contrer ça … brûler la revue dès que sortie de la boîte à lettres ? Non, quand même, on n’est pas des sauvages, pas d’autodafé chez moi… Et voilà, cela fait 4 ans que ma copine, qui a (sur ce point aussi) un peu pris la place de ma mère, me dit chaque semaine, en me donnant le dernier numéro : « Tu devrais lire ceci, tu devrais regarder cela… »… Bon, parfois, j’obtempère (consensus ménage le ménage), et m’exécute… Et, je dois bien l’avouer, parfois on y trouve des bijoux, comme cet article sur le livre de la mère de Houellebecq…
J'attends d'autres témoignages sur les relations addictives ancestrales et ataviques à Télérama...
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3 commentaires:
Moi, c'est un vieux copain qui m'a initiée, il y a déjà bien longtemps. Au début, je trouvais que ce n'était pas pratique... et qu'il y avait trop de choses que je ne connaissais pas. Puis je suis vite devenue accro, justement parce que j'y trouve plein d'infos sur des choses qui m'intéressent, même si je suis parfois agacée par leur ligne catho de gauche. Il m'arrive de lire les articles culturels avec plusieurs mois de retard, alors, bien sûr, mon Télérama a un peu tendance à traîner n'importe où, à tel point que j'ai parfois du mal à trouver le n° en cours pour voir les programmes TV ; évidemment, ça m'énerve !
Je lis aussi les Inrocks, même si leur côté donneurs-de-leçons-nous-on-sait-comment-il-faut-penser me hérisse souvent.
On n'a pas ce genre de mag' en Belgique...et trouver Télérama en librairie, c'est souvent la galère...ceci dit, si je dit à ma copine qu'elle a -ne fût-ce qu'un peu- remplacé ma mère, j'ai intérêt à courir vite juste après!
Nescio a dit : "ceci dit, si je dit à ma copine qu'elle a -ne fût-ce qu'un peu- remplacé ma mère, j'ai intérêt à courir vite juste après!"
bon, il y avait un peu d'humour dans cette psychanalyse de comptoir, cela dit ça n'a pas choqué ma copine... peut-être y'a-t-il un fond de vérité... dure à s'avouer cependant...
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